La demande de l'Algérie de relever sa production sera étudiée à la prochaine session ordinaire de l'organisation. Cette question sera débattue lors de la réunion ordinaire prévue à Vienne le 31 mars prochain. Entre-temps, et contrairement aux aspirations de l'Algérie, sa production a été revue à la baisse pour respecter les nouvelles résolutions prises hier par la 129e conférence de l'Opep qui s'est tenue à la résidence Djenane El-Mithaq à Alger. C'est ainsi que la production nationale devra à compter du 1er avril prochain chuter de 750.000 à 782.000 barils par jour. Une décision loin de satisfaire l'Algérie qui a toujours milité pour le relèvement de sa production. Pour rappel l'Algérie est actuellement le seul pays membre de l'Opep à avoir introduit, il y a deux ans, une demande d'augmentation de son plafond de production qui est actuellement de 782.000 barils par jour pour une capacité de production estimée à 1,3 mbj et qui devra être portée à 1,5 mbj d'ici à 2005. Le quota algérien à l'Opep par rapport aux capacités de production de l'Algérie représente le rapport le plus faible avec moins de 50% parmi tous les pays membres qui produisent presque tous à leurs pleines capacités. Une décision qui risque d'influer négativement sur les recettes algériennes d'autant que les hydrocarbures demeurent le premier pour de fonds du pays. En outre et contrairement aux attentes des pays membres qui tablaient sur un meilleur contrôle et le maintien du quota actuel, la 129e conférence a décidé la réduction effective de 2,5 millions de barils par jour (mbj) de sa production, partagée entre une élimination de 1,5 mbj de son actuelle surproduction, et une baisse de 1 mbj de ses quotas officiels de production à partir du 1er avril, ont annoncé plusieurs ministres. Alors que la proposition du président de l'Opep, le ministre indonésien de l'Energie, Purnomo Yusgiantoro, de décider d'une baisse supplémentaire des quotas de 700.000 bj dans le cas où le prix du baril de brut descendait sous les 25 dollars a été rejetée. Cette réduction des quotas de production qui sera effective à partir du premier avril est dictée par le souci d'anticiper une baisse de la demande qui devrait intervenir au printemps dans l'hémisphère nord et du coup préserver les prix dans une fourchette comprise entre 22 et 28 dollars. Cependant d'ores et déjà les cours du pétrole commencent à s'affoler même si la hausse des prix est restée mesurée, car le marché semblait sceptique quant à la capacité de l'Opep à faire appliquer ses décisions. Une décision qui sera entérinée catégoriquement le 31 mars prochain. En effet, les ministres se retrouveront néanmoins le 31 mars à Vienne (Autriche) pour une session ordinaire et le 3 juin à Beyrouth ( Liban) pour une autre session extraordinaire. «A ce moment-là, la décision pourra être revue», a indiqué le ministre des Emirats arabes unis, Obeid ben Saïf Al-Nassiri «Si nous ne voyons pas le besoin de réduire, nous pourrions inverser la décision.» D'ailleurs la désignation d'un nouveau secrétaire général a été également reportée pour la même réunion en raison «d'absence d'accord entre les délégations ministérielles sur l'une des trois candidatures au poste» a-t-il ajouté. Trois candidats ont postulé pour le poste de secrétaire général de l'Opep, qui est assuré actuellement par le ministre indonésien du Pétrole, M.Purnomo Yusgiantoro, et qui assure également depuis début janvier pour l'année 2004 la présidence tournante de l'organisation. Pour rappel, les trois candidats pour le poste sont MM.Alvaro Silva Calderon, ancien ministre vénézuélien de l'Energie et des Mines qui a occupé jusqu'en décembre dernier le poste de S.G de l'Opep, le Koweïtien Adnan Chhab Eddine, actuellement directeur des études à l'Opep et l'Iranien, Nejad Hosseinan Mohamed Hadi, ancien ambassadeur aux Nations unies.