Cette augmentation concerne également les primes du Sud ainsi que les retraites de l'armée. Dans une déclaration à la presse en marge de la séance de questions orales à l'APN, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, Tayeb Louh a indiqué qu'il allait signer «dans les tout prochains jours la décision portant revalorisation des pensions de retraites», précisant que cette mesure «sera appliquée dès le mois de mai 2013.» Cette décision intervient «après examen des équilibres financiers de la Caisse nationale de retraire (CNR) sur proposition de son conseil d'administration». Le ministre a également annoncé «la revalorisation de la prime de zone au profit de certaines catégories travaillant dans les régions du sud, conformément aux trois décrets exécutifs de 1995 qui définissent les catégories et les zones géographiques bénéficiant de cette prime, dont le grand sud et les hauts plateaux.» Rappelant que cette prime était calculée, des années durant, sur la base d'une ancienne assiette, il a précisé qu'«elle sera désormais calculée sur la base des salaires de 2008, ce qui implique sa revalorisation.» Bien que la loi prévoit une revalorisation annuelle des pensions de retraite allouées à quelque 2,3 millions de personnes du troisième âge, les pensionnaires n'arrivent plus à faire face à la cherté de la vie. Cette frange «dormante» de la société est celle qui a besoin de plus de protection sociale. La bonne santé financière de la Fédération nationale des retraités (Fntr) semble avoir pesé sur la décision annoncée par le ministre concernant une revalorisation de 11% des pensions de retraite pour l'année 2013. Il a annoncé parallèlement la révision à la hausse de la prime du Sud qui sera dorénavant calculée sur la base des salaires de 2008. Ainsi, ce double million passé de retraités devraient bénéficier à partir de cette date d'une hausse allant de 2.500 à 10.000 DA. Les membres du conseil d'administration de la CNR ont précisé récemment que le taux d'augmentation de 10% touchera les pensions qui varient entre 15.000 et 100.000 DA. La Fntr a réclamé également par la voix de son Secrétaire Général, Ahmed Gadiri, «la révision à la hausse, de la pension accordée à la femme au foyer de 2.500 à 3.500 dinars.» Selon lui, la caisse qui est financée par les cotisations des employés et le prélèvement de 1% des revenus du pétrole, est en mesure de répondre favorablement à la juste revendication des retraités. Malgré la revalorisation annuelle, fixée en 2012 à 9%, les pensions de retraite sont vite laminées par une inflation galopante qui a atteint un summum insupportable ces derniers mois. Avec une allocation inférieure à 8.000 DA, plus d'un million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale qui est de deux dollars par personne et par jour. Il y a aussi des milliers de retraités qui n'ont travaillé que cinq à dix ans. Parmi ceux là figurent aussi les travailleurs victimes des fermetures des entreprises publiques au cours des années 1990. D'autre part, il est à noter que seuls 50.000 individus sur les quelque 2,5 millions de retraités, perçoivent des pensions variant entre 40.000 et 50.000 DA. Sur l'ensemble des retraités, pas moins de 50% d'entre eux perçoivent des pensions estimées à 2,5 millions de centimes, 4000 ex-cadres touchent quant à eux des pensions de 10 millions de centimes tandis que le reste des retraités perçoivent des pensions inférieures au Snmg (15.000 DA). Le fait notoire à signaler est l'écart existant pour les retraités sortis entre 1984 et juillet 1996 qui n'ont pas bénéficié de l'actualisation appliquée pour les pensionnés sortis après le 1er août 1996. Cependant, il faut noter que des efforts remarquables face à l'inflation, ont été réalisés comme la revalorisation exceptionnelle variant entre 15 et 30% décidée par le Président de la République ainsi que le relèvement de la pension minimum à 15.000 DA, c'est-à-dire 85% du Snmg au lieu de 75%. La pension moyenne de 16.000 DA environ en 2001, était alors passée à 28.000 DA en 2012, soit une hausse de plus de 70%. Malgré cette augmentation, la Fntr réclame un plafonnement à 100% pour atteindre les 18.000 DA du Snmg pour les retraités sortis entre 1984 et juillet 1996, sachant que le montant minimum de la pension est égal à 2300 fois le salaire horaire du Snmg. La Fntr, affiliée à l'Ugta, demande également l'application de l'article fixant la majoration pour conjoint à charge à 600 fois le salaire horaire du Snmg qui atteindrait ainsi 5000 DA au lieu de 2500 DA accordés depuis novembre dernier. En matière de Sécurité sociale, la Fntr demande la suppression totale du contrôle médical pour les retraités et leurs conjoints âgés de 65 ans et plus. Ils requièrent également la non-limitation du nombre d'ordonnances par trimestre et le relèvement du seuil de 2000 DA à 5000 DA par ordonnance pour le remboursement des médicaments, sans passer par le contrôle médical. Selon les retraités, l'augmentation annuelle de 7 à 10% reste insignifiante tant la pension de retraite elle-même n'est nullement consistante. Les importantes augmentations de salaires (50 à 80%) consenties aux travailleurs actifs pour «calmer le front social» avec des rappels de 2008, a effroyablement alimenté l'inflation et lourdement pénalisé le pouvoir d'achat des retraités.