Face aux mutations spectaculaires que connaît le terrorisme transnational, l'Algérie propose une nouvelle initiative. Aujourd'hui, certains pays pourtant investis dans la lutte contre cette menace, concèdent à le soutenir en le présentant comme étant une opposition dans des régions du monde arabo-musulman secouées depuis 2010 par des prétendues révolutions pour la démocratie, qu'on aime appeler le «printemps arabe». Une situation qui donnera l'opportunité à différents réseaux de trafic, tels que ceux qui s'adonnent à la drogue pour occuper le terrain avec la complaisance des groupes terroristes. A ce propos, le conseiller à la présidence de la République, Kamel Rezzag-Bara, indique: «L'Algérie va proposer une nouvelle initiative dans le cadre de la stratégie mondiale de la lutte contre le terrorisme, tenant compte des mutations que connaît ce fléau.» La même source relève sur les ondes de la Chaîne III: «Le terrorisme jihadiste ou à fondements confessionnels est en train de laisser la place, de plus en plus, à d'autres formes de terrorisme, notamment le narco-terrorisme. Pour décréter cette approche qui tient compte de nouvelles évolutions et mutations, l'Algérie souhaite le soutien de ses partenaires pour permettre le développement d'une stratégie mondiale de la lutte contre cette nouvelle forme de terrorisme.» L'invité de la Chaîne III ne donnera, cependant, pas d'autres détails concernant cette initiative, mais fera remarquer que «l'Afrique qui est devenue vulnérable à cause notamment de la porosité des frontières, la circulation des armes, les conflits mal éteints, les problèmes humanitaires et les problématiques de la gouvernance et de développement, fait aujourd'hui le lit de la mutation de ce fléau qui menace la paix et la sécurité internationales». Les déclarations de Kamel Rezzag-Bara concourent avec la tenue d'un débat lundi dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU, qualifié de haut niveau et dans lequel cette question a été soulevée. D'ailleurs, le conseiller à la présidence de la République y revient pour noter que «le Conseil de sécurité de l'ONU a affirmé lors de sa réunion de lundi dernier qu'il prenait note du changement de nature du caractère du terrorisme en Afrique et s'était déclaré préoccupé par le lien de plus en plus étroit, dans de nombreux cas, entre terrorisme et criminalité transnationale organisée». Il note à ce même sujet que ce phénomène demeure une force de nuisance, même s'il est incapable de menacer les équilibres généraux. L'interlocuteur revient sur l'attentat de Tiguentourine en soutenant que «l'Algérie ne sera jamais l'otage du terrorisme». Il précise qu'en créant des circonstances d'insécurité, les terroristes visaient trois objectifs: «Installer le terroriste Mokhtar Belmokhtar comme leader du terrorisme dans la région, prendre le maximum d'expatriés pour exercer un chantage sur certains pays, notamment occidentaux et détruire un fleuron de l'industrie gazière en Algérie.» Sur la situation sécuritaire, Kamel Rezzag-Bara a affirmé: «Il y a un certain nombre de dispositifs mis en place qui rendent les groupes terroristes incapables de pouvoir se déplacer librement, même si l'instabilité dans les pays voisins complique la situation, mais tout le monde est conscient que la sécurité est nécessairement une affaire collective.» Dans ce même contexte, il appelle à la vigilance, tout en rassurant sur la crédibilité du renforcement du dispositif sécuritaire qu'il a qualifié de solide. Le conseiller à la présidence de la République sollicité pour exprimer son avis à l'égard des derniers propos agressifs et venimeux, formulés par un parti politique marocain, réplique: «L'Algérie veut la paix, la sécurité et la stabilité aussi bien à l'intérieur de ses frontières que dans toute la région. Toute déclaration qui vient contredire cette volonté est malvenue.»