Ce report ne semble pas «étonner», outre mesure, les déboutés. Le conseil d'Etat qui devait statuer, hier, sur le recours déposé par les légalistes suite à l'invalidation du 8e congrès, a renvoyé le procès au 18 février prochain. Ce report ne semble pas «étonner», outre mesure, les déboutés qui ont pris l'habitude d'agir au gré des décisions de la justice. Un fait inédit dans les annales judiciaires du pays. Deux mois durant, le recours du FLN traîne toujours dans les tiroirs des institutions compétentes. Et après ce nouveau cycle d'atermoiements, l'on s'achemine vers l'enterrement du conflit pour l'exhumer une fois la présidentielle passée. Une manière de contraindre Benflis à mener sa compagne sous la houlette d'un parti «tronqué», suggèrent certains observateurs. Malgré les péripéties judiciaires que connaît le parti, les légalistes croient encore à un dénouement légal. «Nous continuons de faire confiance à notre justice car le tort revient à ses manipulateurs», nous a déclaré M.Sallat, membre du bureau politique. Interrogé sur l'avenir du FLN au cas où le conseil d'Etat trancherait en sa défaveur, notre interlocuteur a donné l'impression de n'en avoir cure. «Nous détenons les deux tiers du comité central du 7e congrès et la légitimité du 8e congrès quelle que soit la décision du Conseil d'Etat, nous resterons les légalistes», a t-il indiqué. Les «arguments» qu'on met en avant à chaque fois que le procès est renvoyé à une date ultérieure sont les mêmes: permettre à la partie plaignante de mieux s'organiser. Deux mois passés, les rendez-vous se suivent et se ressemblent. Un état de fait qui témoigne, selon Sallat, «du caractère illégal du redressement prôné par les dissidents». Comme il a tenu à signaler la sérénité du chef de file du parti qui a porté tout son intérêt sur la présidentielle. «Benflis ne s'encombre pas du chassé-croisé des redresseurs afin d'enclencher notre campagne électorale. Son meeting de Paris l' a tenu au moment même où nos avocats faisaient le pied de grue devant le conseil d'Etat.» A la question de savoir quelle est la stratégie du FLN pour se faire entendre après avoir épuisé tous les moyens légaux, la même source a précisé: «Le FLN ne peut être défié par quiconque. Sa force réside en sa base militante.» Désormais ce n'est un secret pour personne. L'affaire du FLN ne connaîtra pas son épilogue de sitôt.