L'Arabie Saoudite aurait «officieusement» réagi aux protestations algériennes à la suite de l'impair diplomatique commis par ce pays contre l'Algérie en recevant en grande pompe l'ex-chef du parti dissous, Abassi Madani au lendemain de l'Aïd El-Kébir. Des fuites organisées et émanant probablement de cette ambassade laissent entendre, en effet, que la partie saoudienne aurait exhibé à l'ambassadeur algérien à Riad le document officiel envoyé par le ministère des Affaires étrangères dans lequel il est demandé aux Saoudiens de» faciliter les procédures d'obtention du visa pour l'ancien leader du FIS-dissous et de prendre toutes les mesures adéquates pour faciliter son séjour dû à son rang». Les Saoudiens qui se cachent derrière cet argument pour justifier leur bourde diplomatique auraient interprété d'une autre manière cette sollicitation. Des officiels à l'ambassade saoudienne à Alger contactés, à ce sujet, n'infirment ni ne confirment cette information laissant simplement entendre que la réponse officielle sera connue en «temps opportun». De leur côté, les responsables au ministère des Affaires étrangères démentent catégoriquement cette information. Selon Chebchoub, directeur à l'information, celui-ci nie totalement le fait que les autorités algériennes aient pu envoyer un tel document. Selon notre interlocuteur, les explications avancées par l'ambassadeur d'Arabie Saoudite sont en «langage diplomatique» un message clair «destiné aux autorités wahabites. «Le contenu de la réponse importe peu» ajoute notre interlocuteur qui précise toutefois que dans le jeu diplomatique cette manière de faire équivaut déjà à une sorte d'avertissement. Les suites de cette affaire ne seront probablement pas connues de l'opinion publique puisque les autorités algériennes ne semblent pas en faire «une affaire d'Etat». Pour rappel, le 4 février dernier, le gouvernement algérien a dans un communiqué rendu public expliqué que Abassi Madani n'a été autorisé à quitter le territoire national que pour» y suivre des soins de santé» et ceci dans un but strictement humanitaire.