Le conflit est trop pesant pour être résolu par une simple sentence de justice. L'affaire du FLN continue de traîner. Le conseil d'Etat devant se prononcer, hier, a repoussé le rendez-vous au 25 février prochain. Date où les plaidoiries des deux parties en conflit seront entendues. Pourtant, du côté des légalistes on s'attendait à ce que «le Conseil d'Etat fixe un délai précis où le verdict sera rendu». Par la voix de M.Sallat, membre du bureau politique, le camp de Benflis estimait, dans la matinée d'hier, que «les chargés de mission (les redresseurs) ne peuvent plus proroger leur manoeuvres dilatoires». Rien de tel. Les atermoiements continuaient de «sévir» et l'affaire tend à être renvoyée à l'après-présidentielle. Car en terme légal, le dossier devait être clos au plus tard le 13 février dernier, soit un mois après le dépôt du recours des légalistes. Seule explication: le conflit est trop pesant pour être résolu par une simple sentence de justice. Son poids politique, selon toute vraisemblance, a pris le dessus sur son aspect juridique. La récurrente réticence ayant trait à une possible «partialité» de Me Aberkane, présidente du conseil, n'est pas, selon les légalistes, la raison de ces renvois à répétition. Ils (les légalistes) se sont complètement démarqués d'avoir d'autres appuis hormis «la légitimité du 8e congrès». «Me.Aberkane n'est pas parachutée spécialement pour cette affaire. C'est un poste qu'elle a occupé bien avant ce problème. De plus, le dossier ne lui est pas destiné exclusivement», nous a affirmé M.Sallat. Une manière de répondre au bloc de Belkhadem qui soupçonne la première dame du conseil d'avoir «un penchant pour les pro-Benflis du fait que son conjoint, ex-ministre de la Santé, l'a». Au coeur d'un tel suspense, les craintes des uns et des autres apparaissent au grand jour. Du côté des légalistes, on estime que le moment n'est pas approprié pour se prononcer sur les méandres que pourraient provoquer la décision de l'institution de Me Aberkane. «Le Conseil d'Etat est entièrement souverain», a soutenu M.Sallat tout en soulignant «qu'il n'est pas sage de se prononcer sur une décision de justice non rendue publique. L'affaire est trop sérieuse pour se baser sur des présomptions». De l'autre côté, celui des «redresseurs», la tension est perceptible. En avançant d'ores et déjà que le conseil manque de «loyauté», ils sentent que le vent souffle en leur défaveur. Assisterions-nous à un nouveau round de cassation si jamais on déboutait les «redresseurs»? Possible. Le FLN est en passe de se scinder officiellement en deux.