Dans cette empoignade sans merci, des révélations seront portées sur la place publique. Après le brûlot des résidences d'Etat «squattées par de hauts responsables» diffusé par la presse, le FLN installera une commission d'enquête sur les sources de financement des activités du «mouvement de redressement» présidé par le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem. «Notre groupe parlementaire va demander la constitution d'une commission d'enquête sur l'utilisation des moyens de l'Etat à des fins électoralistes» a déclaré hier, le porte parole du parti majoritaire Abdeslam Medjahed. «Les déplacements de M.Belkhadem, des ministres avec leur protocole et la mobilisation des services de sécurité pour animer des conférences d'un mouvement qui n'est même pas agréé se fait avec l'argent de l'Etat», a enchaîné Abdelkader Saâdi, membre du bureau politique du FLN. On a appris également que la mouhafadha d'Alger déposera plainte contre les animateurs du mouvement de redressement qui ont organisé hier au Centre international de presse (CIP), une conférence sous le couvert d'une association apolitique. Désormais, la guerre des dossiers est ouverte. La constitution de cette commission induira une avalanche d'autres affaires dans une conjoncture qui s'y prête merveilleusement bien. En période pré-électorale de pareilles révélations sont très prisées aussi bien par les électeurs que par les candidats. Dans cette guerre sans merci qui se profile, des révélations seront alors portée sur la place publique et d'autres seront sûrement remises au goût du jour. Le porte-parole du FLN a donné le ton cette semaine en déclarant notamment que son parti «donnera des noms». Du coup, la crise que traverse actuellement le FLN risque de se transformer en une série de scandales politico-financiers qui vont corroborer les thèses développées par la presse indépendante toujours sous le coup du harcèlement policier et judiciaire. Par ailleurs, dans un communiqué envoyé à notre rédaction, le porte-parole du FLN n'a pas mis de gants pour dénoncer les propos tenus, le week-end dernier, par Abdelaziz Belkhadem lors d'un meeting à Sétif. «Le prétendu coordinateur du pseudo-mouvement de redressement, s'attelant à la triste, peu honorable et vaine besogne de déstabilisation du parti du FLN, a distillé à partir de Sétif des informations tendancieuses visant à tromper l'opinion publique», a-t-il écrit à propos du ministre des Affaires étrangères qui «a prétendu que la direction légitime du parti du FLN a donné son accord pour organiser après l'élection présidentielle ce qu'il appelle abusivement un congrès de la réconciliation» Rejetant dans le fond et dans la forme la démarche du «mouvement de redressement», M.Medjahed a estimé dans son communiqué que «l'idée d'un congrès de la réconciliation apparaît aussi surannée que vide de sens, et ce concept aux allures si généreuses ne peut cacher les véritables desseins de ceux qui sont prêts à utiliser tous les stratagèmes (...) pour satisfaire les appétits de pouvoir de leurs commanditaires, et qui ont, eux, grandement besoin de se réconcilier avec les règles de la démocratie et avec la pratique noble de la politique».