Cette information nous a été communiquée hier par Mohamed Abada, l'actuel homme fort du parti du FLN. La nouvelle direction provisoire du FLN rencontrera cet après-midi, juste après la conférence de presse de Mohamed Abada prévue à 11h au siège du FLN, le chef de file du mouvement des redresseurs, Abdelaziz Belkhadem pour enterrer définitivement la hache de guerre et sceller une alliance tactique à l'effet de sauvegarder le FLN des turbulences et du risque d'implosion. Cette information nous a été communiquée hier par Mohamed Abada, l'actuel homme fort du parti du FLN. Ce dernier a tenu à préciser que «l'objet de discorde et de dispute», c'est-à-dire, le maintien d'Ali Benflis, est maintenant écarté. Cette rencontre entre les deux ailes du FLN qui s'entredéchiraient, il y a quelques jours encore va déboucher certainement sur un probable cessez-le-feu et va aussi mettre de côté les divergences organiques apparues au grand jour pour ne se projeter que sur l'avenir immédiat du vieux parti. Si cette entente venait à se concrétiser, elle scellerait définitivement le sort du FLN version Benflis. Le FLN «réunifié» et remis sur les rails grâce à cette alliance de dernière minute sauverait ce parti majoritaire à l'APN et premier parti à l'échelle nationale d'une déconfiture certaine. Les calculs et les compromissions ont eu finalement raison de Benflis qui voulait que le FLN, un parti auréolé pour toujours de la légitimité révolutionnaire «puisse acquérir de nouvelles légitimités et particulièrement la légitimité démocratique et celle de la compétence et du savoir». Le sacrifice d'Ali Benflis met fin ainsi à deux années de guerre larvée et sans merci qui a terriblement affaibli le FLN au grand bonheur du petit frère, le RND d'Ouyahia attentif et à l'affût d'une éventuelle désagrégation de son rival. De l'aveu même de l'ancien n°1 du FLN, le Dr Benhamouda, le vieux parti est aujourd'hui face à une nouvelle situation qui lui a été imposée par les circonstances induites par la défaite d'abord d'Ali Benflis à l'élection présidentielle et ensuite par sa scission en deux groupes antagoniques .«Il est urgent de réunifier, avait-il annoncé à l'issue de la réunion extraordinaire du comité central, les rangs du parti et de préciser les devoirs et les droits de chacun pour éviter les problèmes qu'a connus le FLN avant et pendant les élections présidentielles; les moyens financiers sont gelés et les dizaines d'employés permanents sont exposés à une situation sociale intolérable». Aujourd'hui, a encore ajouté Benhamouda, «le FLN ne peut rester sans organe exécutif qui suit l'activité nationale et locale, la vie du groupe parlementaire, des groupes d'élus aux assemblées locales et qui donne les réponses aux questions soumises par ces mêmes groupes». Ainsi, le double appel lancé par les chefs de file des deux tendances qui se disputaient la mainmise totale du parti FLN pour la tenue urgente d'un congrès de réconciliation vont devoir coopérer sur la stratégie à adopter pour réunir et choisir l'ensemble des militants qui siégeront à ce congrès. Pour l'instant, les organisateurs issus du 7e congrès, désignés par la nouvelle direction provisoire dirigée par le colonel Djeghaba et Mohamed Abada et intronisés juste après le départ de Benflis, sont plus que jamais décidés à imprimer un rythme soutenu aux travaux préparatoires du 8e congrès. La commission nationale de préparation qui devrait rapidement voir le jour serait composée de membres du comité central issus du 7e congrès, des mouhafedhs et des militants, et ce, dit-on, afin «d'élargir le débat et de représenter les différents avis». Il ne serait pas étonnant que cette commission de préparation puisse intégrer les militants issus du mouvement de redressement et écartés lors du 8e congrès invalidé par la justice. Enfin, le Dr Benhamouda, qui demeure toujours influent au sein du FLN, propose d'asseoir une véritable démocratie à tous les niveaux afin, dit-il, d'éviter à l'avenir «les problèmes de personnes et les problèmes organiques». Cela ne sera possible qu'avec «des statuts amendés» où est consacré le principe de l'élection de tous les responsables au «scrutin à bulletin secret». Cette proposition faite par l'intéressé lors du 7e congrès n'avait pas, à l'époque, recueilli un avis favorable. Le vote à bulletin secret débarrasserait ainsi le parti «des divergences à caractère personnel et à caractère organique»