«Jusqu'à présent nous n'avons aucune information sur les congés», affirme un membre de l'Exécutif qui espère tout de même une petite période de repos. Le gouvernement risque d'être réquisitionné cet été. Devant l'absence du chef de l'Etat et l'ampleur des dossiers en attente, le congé annuel des ministres est loin d'être garanti. Ces derniers n'auront probablement pas droit à quelques jours de congé pour profiter du soleil et du plaisir de la mer. «Jusqu'à présent, nous n'avons aucune information sur les congés», affirme un membre de l'Exécutif qui espère tout de même une petite période de repos. Affaiblie par les réunions et la gestion quotidienne des différents dossiers, l'équipe de M. Sellal ne rêve qu'à se détendre pour quelques jours, loin des tracas des dossiers. «Nous ne pouvons pas continuer sur ce rythme», se plaint notre interlocuteur. Pour les nouveaux ministres, l'annulation du congé ne pose pas réellement de problème. C'est plutôt les anciens, qui sont au poste depuis plus de dix ans, qui se plaignent de la fatigue. Ces derniers n'ont pas bénéficié d'un long congé depuis plus de deux ans. Ils ont été libérés juste pour deux ou trois semaines. Avec l'absence du chef de l'Etat, qui est en convalescence en France, certains commencent à se poser des questions sur les vacances. Notre source précise que le congé sera probablement programmé après la fête de l'Aïd, soit quelques jours avant la rentrée sociale. Une chose est sûre, l'équipe de M.Sellal doit encore carburer avant de partir en congé. Elle doit achever l'examen de tous les dossiers en lice, entre autres, la loi de finances complémentaire 2013. Comme elle doit assurer que le mois de Ramadhan se déroule dans de bonnes conditions, sans pénuries, ni coupures d'électricité, ni coupure d'eau. Le gouvernement porte la responsabilité d'assurer un été et un mois sacré de Ramadhan sans émeutes. Instruit par le chef de l'Etat «de veiller à la bonne prise en charge des préoccupations des citoyens», le gouvernement doit mettre les bouchées doubles. Ce dernier n'a pas droit à l'erreur. Ebranlé par les mouvements de contestations, l'Exécutif doit se montrer efficace et rapide pour solutionner les problèmes qui sont des foyers de tension. Il s'agit, entre autres, de l'emploi, du logement, de l'amélioration de la couverture sanitaire et des rémunérations. C'est dans cet objectif que le Premier ministre convoque aujourd'hui les walis des 48 wilayas du pays. Cette réunion va aborder tous les sujets sensibles dans le but de faire passer le message au plus bas de l'échelle. M.Sellal va ordonner aux commis de l'Etat d'être à l'écoute de la population et de rompre avec les anciennes méthodes de gestion des crises. Par ailleurs, le Premier ministre va continuer son périple à travers le pays durant les prochaines semaines. Un exercice qui oblige les ministres de rester au poste de commandement pour accompagner le Premier ministre dans ses sorties sur le terrain. Selon certaines sources, M.Sellal est attendu ce 5 juillet dans la wilaya de Tizi Ouzou. La tripartite est un autre chantier qui peut compromettre le congé des ministres. Le Premier ministre a annoncé, avant-hier à partir de Souk Ahras, la tenue d'une rencontre tripartite en septembre prochain. Cette réunion sera élargie, pour la première fois, aux syndicats autonomes. «Cette rencontre a pour principe de renforcer le pacte de confiance entre les partenaires sociaux et permettra d'inciter les entrepreneurs à investir pour relancer l'industrie», a déclaré Abdelmalek Sellal à la presse. Ce conclave aura pour but de s'attaquer au problème du chômage qui est un véritable casse-tête pour le gouvernement. Le Premier ministre a fait savoir que cette opportunité permettra de lutter contre le chômage et de préparer le pays aux futurs défis. Ce qui signifie que le gouvernement a encore du pain sur la planche.