Dans une initiative sanctionnant sa convention nationale tenue avant-hier, le RCD prône la mise en place d'une Constitution «pérenne». Pour le RCD, il est évident que «lopinion publique en attente de propositions adaptées à la demande nationale ne sauraient s'accommoder du statu quo actuel». De même, le citoyen, relève-t-on, «aspire au déverrouillage du champ politique et médiatique». La succession démocratique attendue «ne sera pas, encore une fois, au rendez-vous», souligne le communiqué du RCD. Les incertitudes et les manoeuvres dominant la période actuelle faite d'un statu quo, tendent à baliser le terrain pour une éventuelle alternance «clanique», qui aboutira comme de coutume à l'imposition d'un candidat dit de «consensus», est-il indiqué. Par ailleurs, jusqu'ici, rappelle-t-on «la succession au pouvoir consignée dans différentes révisions de la Constitution, est frappée par la violation du droit au libre choix et de la souveraineté populaire». «Le pouvoir a toujours refusé d'associer les représentants légitimes du peuple dans l élaboration et la conception de la loi fondamentale», peut-on également lire sur ce document. L' Algérie qui «a calqué son édifice institutionnel sur des schémas étrangers à son histoire, a besoin d'un nouveau projet constitutionnel qui l'installera définitivement dans la démocratie», ont jugé les intervenants lors de ladite rencontre. Des suggestions visant à l'adaptation du régime politique et des institutions aux réalités historiques, sociales, culturelles et à la compétitivité économique, ont été formulées par les participants à la convention nationale du RCD, selon le communiqué de ce parti. Les participant ont rappelé que la liberté d'expression, de presse, de pensée, de conscience est fondamentale. Il ressort des témoignages apportés par les invités du RCD, issus de pays nord-africains, «qu'il y a dans cette région un vaste consensus pour des alternatives démocratiques revendiquant l'héritage de la liberté et de justice sociale, base des mouvements de libération nationale et assumant les valeurs de l'universalité». Les participants ont également appelé les élites de ces pays à la mise en place d'une instance consultative pour débattre des expériences menées par chaque pays aux fins de relancer la construction de la fédération des Etats nord-africains. A cet effet, ils suggèrent l'installation d'un «comité préparatoire» pour la mise en place d'un forum d'initiative démocratique en Afrique du Nord (Fidan). Par ailleurs, des constitutionnalistes venus du Maroc, de Mauritanie et de Tunisie pour présenter les expériences de leurs pays respectifs en matière de révision constitutionnelle ont été présents à la convention nationale du RCD. Pour ce parti, l'Algérie qui ne doit pas être l'otage des affrontements claniques, doit cesser de céder au chantage à l'islamisme. Il est à rappeler que lors de la rencontre d'avant-hier qui a vu la participation de Abderrezzak Mokri du MSP, Smaïl Saïdani de Jil Jadid, de l'APN, Karim Younès, et d'autres représentants de partis politiques, le RCD a proposé un «compromis» politique pour consacrer une rupture avec les pratiques anciennes.