La session de printemps des deux chambres du parlement s'ouvrira aujourd'hui. Les élus de l'APN et du sénat vont réintégrer les hémicycles dans une ambiance particulière. La précampagne électorale, le verdict du Conseil d'Etat, attendu pour aujourd'hui, et le rejet des dossiers de trois candidats à la présidentielle du 8 avril prochain, donne à cette session un caractère quelque peu spécial. Bien plus important, les députés sont sans doute conscients que l'Assemblée nationale populaire risque une dissolution après la présidentielle et ce, quelle que soit l'identité du prochain président. Il est en effet établi que sa composante actuelle, avec un FLN résolument dans l'opposition, face à une alliance «présidentielle» dont le poids au sein de l'assemblée n'est pas négligeable, amène à penser que le prochain chef de l'Etat n'aura sans doute pas ses aises au vu du caractère hétéroclite du pouvoir législatif. Aussi, de nombreux observateurs estiment que cette session a toutes les chances d'être la dernière de l'institution élue en mai 2002. Cet état de fait aura une conséquence directe sur les trois commissions d'enquête que le parlement compte installer. Ces dernières auront pour mission de faire la lumière sur les violations de l'immunité parlementaire, l'utilisation des deniers publics et enfin les pratiques illégales de certains walis. Autant de questions que de nombreux politiques estiment importantes et qui risquent de finir en queue de poisson surtout dans le cas de reconduction de Bouteflika à la tête de la République. C'est, en effet, évident que l'action des parlementaires vise le comportement préélectoral de Bouteflika ainsi que les agissements de certains walis dans l'affaire du FLN. Il est clair, enfin, que la démarche des députés de l'opposition s'apparente à une sorte de baroud d'honneur qui n'aura pas d'effet sur la vie politique nationale. A moins, bien sûr, que la prochaine APN prenne une coloration politique nettement défavorable au chef de l'Etat, ou que le prochain locataire d'El Mouradia ne soit pas Bouteflika. En tout état de cause, il est évident que la sortie des parlementaires, sur des sujets aussi cruciaux est intervenue bien en retard.