Une formule réfléchie basée sur l'exploitation du renseignement Les forces de sécurité ont réussi à développer d'autres moyens de lutte dont «le renseignement opérationnel». Performance, détermination et engagement! Cela peut-il expliquer les résultats probants enregistrés par les forces de sécurité dans leurs multiples interventions contre les groupes terroristes? En partie attestent des sources sécuritaires très au fait du contexte, mais à l'évidence, il ne faut pas écarter de vue la nouvelle stratégie adoptée par les forces de sécurité lors de leurs interventions. Il ne s'agit plus de lancer des opérations militaires sur la trace d'un groupe terroriste, mais plutôt d'opération ciblée et d'intervention chirurgicale. Une formule réfléchie basée sur l'exploitation du renseignement. Les forces de sécurité dont l'expérience dans la lutte antiterroriste n'est plus à démontrer ont réussi à développer d'autres moyens de lutte qui ne dépendent pas forcément du matériel, mais de l'engagement humain en lui-même d'où la notion de «renseignement opérationnel». La manoeuvre des forces de sécurité ne vise désormais que des éléments très actifs et importants des organisations terroristes. C'est exactement le cas pour la dernière opération réalisée à Bouira qui s'est soldée par l'élimination de quatre criminels dont un émir et un chargé de communication. L'opération déclenchée au niveau de cette wilaya, dans la localité de Khlifa, à la sortie de la ville de Sour El Ghozlane, 40 km au sud de la wilaya ramène le chiffre à 15 terroristes abattus après ceux anéantis à Ahnif et Al Adjiba. Renseignées sur leur déplacement, les forces de sécurité ont tendu un guet-apens aux quatre terroristes. Ces derniers qui agissaient au profit d'Al Qaîda au Maghreb islamique avaient rejeté les négociations aux fins de leur reddition. L'opération la plus célèbre menée par les forces de sécurité et qui peut faire l'objet d'étude même dans des académies militaires c'est, à ne pas en douter, l'intervention des forces spéciales algériennes contre les terroristes auteurs de la prise d'otages au site pétrolier de Tiguentourine. Selon des sources très bien informées, l'Unité spéciale qui a exécuté l'assaut avait une parfaite connaissance de chaque détail, sur le nombre d'otages et de terroristes et des installations gazières. Les militaires sont intervenus non pas pour participer à une aventure mais pour mettre fin au chantage, la devise des plus faibles. L'assaut avait surpris tout le monde par sa rapidité. Les premiers qui avaient manifesté leur stupéfaction furent les Occidentaux; entre personnalités politiques, responsables sécuritaires et journalistes. Une multitude de réactions sont venues de Washington, Paris, Londres et Tokyo, mais aucune voix ne s'est élevée pour saluer la détermination des Algériens ou leur intransigeance face au chantage odieux des terroristes. Bien au contraire, il s'est trouvé des esprits «éclairés» pour critiquer la manière un peu «trop forte» à leur goût des forces spéciales algériennes. Pourtant l'épreuve terrible à laquelle avait fait face l'Armée nationale populaire a été gérée dans des conditions extrêmement complexes, mais avec un dénouement et une détermination exemplaires. L'opération de Tiguentourine est la plus grande preuve des performances de l'ANP et du professionnalisme qui, en peu de temps réussissait un assaut spectaculaire avec un minimum de pertes humaines contre la plus grande prise d'otages de l'histoire. Cette armée ne fait plus uniquement face au terrorisme local, mais affronte des mercenaires internationaux qui n'obéissent qu'à l'odeur du dollar, sous la bannière d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Ces opérations ciblées ont été remarquables depuis, notamment l'éclatement cyclique des crises dans les pays voisins. L'ANP a accéléré le rythme des opérations, aboutissant à une décomposition progressive des groupes terroristes affiliés à Al Qaîda au Maghreb islamique qui éprouve des difficultés pour restructurer ses éléments. La nébuleuse continue de subir des pertes sévères, dans des opérations précises. Pas moins de cinq de ses principaux dirigeants ont été abattus ou arrêtés depuis la fin 2012. Il s'agit de Mohamed Aïssa alias M'Rigla qui était à la tête de Katibet El Fath El Moubine, abbatu à El Milia, activement recherché depuis plusieurs années. L'émir Tahar Bouhadma à Blida, qui dirigeait Katibet Abou Bakr Essadik. Plus de la cinquantaine, ce chef terroriste a été abattu dans la commune de Bouguera. L'émir de katibet Al Arkam, qui répond au nom de Madrouni Malek avec deux de ses acolytes dont un certain Tadjer Zouheir à Boumerdès. Toujours dans cette même wilaya, les militaires ont mis fin aux agissements de l'émir Abidi Mostapha alias Houdaïfa. Le plus gros poisson a été pris vivant le 15 août 2012 à Ghardaïa, à savoir le chef de la commission juridique d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Il s'agit de Necib Tayeb, alias Abderrahmane Abou Ishak Essoufi. Pour nos sources, cette prise constituait une étape très importante dans la lutte antiterroriste, sachant que cet émir est une réelle banque de données. La nébuleuse perdait dans un banal accident de la circulation un de ses plus influents membres, l'émir Nabil Makhloufi alias Abou Aklama. C'est dire que c'est l'échec cuisant de la nébuleuse terroriste!