L'appel sera-t-il entendu? Le Premier ministre a aussi appelé les populations des zones frontalières à s'impliquer dans la lutte contre ce fléau, dont «les fonds récoltés sont utilisés pour l'achat de friperie et de drogue pour les commercialiser en Algérie». La contrebande, nouveau cheval de bataille du gouvernement Sellal? C'est en tout cas ce qui semble découler des dernières sorties médiatiques des membres du gouvernement. En effet, après les ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui de l'Energie et des Mines, respectivement Daho Ould Kablia et Youcef Yousefi qui ont dénoncé ce fléau, c'est au tour du Premier ministre Abdelmalek Sellal. En effet, lors de la visite qu'il a effectuée mercredi dernier dans la wilaya de Tindouf, Sellal a appelé les Etats maghrébins à se concerter et à coopérer pour la sécurisation de leurs frontières communes et la lutte contre la contrebande. «Il est impératif pour les Etats maghrébins de se concerter et de coopérer pour la sécurisation de leurs frontières communes et la lutte contre le phénomène de la contrebande», a estimé le Premier ministre lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile de la wilaya de Tindouf. Abdelmalek Sellal qui veut «unir» les pays du Maghreb et du Sahel pour lutter contre la contrebande a tenu à souligner que «l'Algérie n'a aucun problème avec les Etats voisins et que sa position basée sur le bon voisinage est constante». Avant d'enchaîner sur ce qui semble être un message au voisin marocain... «L'Algérie n'a de comptes à régler avec quiconque et ne veut avoir de problèmes avec quiconque», a-t-il soutenu lors de cette visite dans cette ville du Sud-algérien dont certains politiques marocains «rêvent» de conquérir. Sellal qui ne semble pas vouloir tomber dans le jeu malsain des Marocains, enchaîne: «Nous sommes des partisans du bien et non du mal.» «Nous sommes des partisans du dialogue pour assurer paix et sécurité à notre nation algérienne et à la nation maghrébine tout entière», a-t-il ajouté dans cette ville symbolique pour ce qui sonne comme une façon d'apaiser les esprits «algéro-marocains». Avant d'appeler à la coopération économique entre tous les Etats maghrébins. Le chef de l'Exécutif qui a relevé que le phénomène de la contrebande «a pris des proportions alarmantes», a également appelé la population des zones frontalières en général et celle de Tindouf en particulier à aider le gouvernement à lutter contre ce fléau qui «nuit à l'économie nationale». En plus de son effet néfaste sur l'économie, M.Sellal, dénonce le fait que les «fonds récoltés par les contrebandiers de l'autre côté des frontières sont utilisés pour l'achat de friperie et de drogue pour les commercialiser en Algérie», a-t-il déploré avant d'insister sur l'implication de chacun pour lutter contre ce fléau. «Nous faisons notre devoir en accordant une grande importance au développement du Sud, à vous de faire le vôtre en nous aidant à lutter contre la contrebande», a t-il demandé en substance. «L'Etat qui accorde une grande importance au développement du Sud, s'est fixé comme priorité de développer ces régions et d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des populations locales, notamment les jeunes», a-t-il certifié à ce propos. Il a expliqué, dans ce cadre, que les projets d'investissement que l'Etat prévoit de lancer dans cette wilaya de l'extrême-Sud à l'image de l'exploitation prochaine du gisement de fer de Ghar Djebilat, «permettront de créer de nombreux postes de travail au profit des jeunes de cette région». Il a notamment annoncé, dans ce contexte, une enveloppe complémentaire de 3,84 milliards DA en faveur de la wilaya de Tindouf destinée à imprimer une impulsion à l'action de développement dans différents domaines.