Les islamo-conservateurs, qui ont cru remporter la bataille de l'école, après une féroce campagne menée tambour battant, auront à affronter, dans les tout prochains mois la contre-offensive du Président. En effet, le Président de la République a décidé de consacrer un Conseil des ministres spécial pour examiner la réforme du système éducatif national. Un message clair à l'adresse de la collectivité nationale qui démontre la volonté du chef de l'Etat de ne pas se plier aux exigences d'une frange de la classe politique connue pour ses visions rétrogrades qui ne représentent en rien l'aspiration de l'immense majorité du peuple algérien à la modernité dans tous les domaines. Pour rappel, le dossier de la réforme de l'école a été confié à la Commission nationale pour la réforme du système éducatif (Cnrse). Le jour même de son installation, les islamistes du MSP et d'Ennahda, pourtant membres de la coalition gouvernementale, ont crié au scandale et tenté, vaille que vaille, de discréditer les membres de ladite commission en les qualifiant de francophiles, pour ne citer que ce qualificatif parmi tant d'autres. Menés par l'ancien ministre de l'Education nationale, Benmohamed, les islamo-conservateurs ont fait corps contre les conclusions de la Cnrse et lancé leur propre commission parallèle. Mais leur projet est resté au stade de la parole. Les agitateurs de tous bords, rejoints par l'ex-SG du FLN, Abdelhamid Mehri, et d'anciens dirigeants de l'ex-FIS, avaient tout de même un allié de taille en la personne du premier responsable sortant du FLN qui de loin, appuyait efficacement leur action. Pour preuve, les sorties médiatiques de Benhamouda sur le sujet étaient empreintes des mêmes relents islamo-conservateurs que ceux des leaders du MSP, d'Ennahda ou du MRN. C'est ainsi que le coup de main du FLN a été salutaire pour les détracteurs de la réforme, au point que les résolutions de nombreuses réunions du Comité central du parti ont fermement critiqué les conclusions de la Cnrse et exigé un débat national sur la question de la réforme de l'école, ce qui revient à noyer le poisson, puisqu'un pareil débat ne peut aboutir. Après le changement opéré au sommet du FLN, la nécessité de réformer l'école a constitué l'une des premières déclarations du nouveau SG, Ali Benflis. Les islamo-conservateurs perdent, avec l'arrivée de Benflis à la tête du vieux parti, un précieux allié dans leur guerre contre la modernité. Cette nouvelle donne constitue un élément déterminant dans la contre-offensive des partisans de la réforme de l'école.