La crise politique en Tunisie a eu un impact négatif sur le tourisme La Tunisie dont l'économie repose sur le tourisme a enregistré jusqu'à jeudi dernier 6 000 touristes algériens, soit une hausse de 4,8% jugée de très importante depuis la fin du mois de Ramadhan. Main dans la main pour un tourisme en commun, c'est par cette expression que le ministre du Tourisme tunisien, Jamel Gamra, a clôturé sa conférence de presse jeudi dernier, dans un hôtel luxueux de la ville côtière de Tabarka sise au nord-ouest de la Tunisie, administrativement rattachée au gouvernorat de Jendouba à quelques kilomètres de la frontière algéro-tunisienne. Le ministre installé à la tête de ce département important depuis quatre mois seulement, s'est exprimé devant une délégation de journalistes algériens, qu'il a tenu à accueillir personnellement au poste frontalier de Meloula. Par cette initiative, l'Office national du tourisme tunisien voulait rapprocher la presse nationale algérienne de la réalité du terrain en Tunisie relativement aux événements douloureux qui secouent le pays depuis des mois, notamment depuis l'assassinat de deux opposants et l'embuscade dressée par un groupe terroriste d'Al Qaîda au Maghreb islamique au mont Chaâmbi ayant occasionné la mort de 10 soldats tunisiens. Malgré gêné par les questions des journalistes portées essentiellement sur le contexte sécuritaire, le ministre a tenté de donner un maximum de réponses où il ne manquera pas de rassurer à qui veut l'entendre que ce qui se passe au sud du pays a très peu d'impact sur la vie sociale des Tunisiens. Dans ce même contexte, tout en soulignant que «le rôle des médias est très important même s'il est alarmiste», car selon lui «cet alarmisme est justifié», le ministre insiste sur la coopération algéro-tunisienne, qu'il qualifie de très bonne dans la lutte contre ce phénomène attestant que «les deux pays font face à un même ennemi». Le conférencier ne manquera pas de parler du trafic d'armes en provenance de la Libye et des mécanismes mis en place par les deux pays pour freiner son évolution vers la Tunisie et l'Algérie. Pour le ministre, la stratégie de lutte commune est essentielle et que celle-ci repose en particulier sur l'expérience de l'Algérie qui détient des compétences, voire des performances incontestables. Dans ce même sillage, le ministre évoque aussi la menace des contrebandiers et les moyens mobilisés par les deux pays pour affronter efficacement ce phénomène qui a connu une évolution depuis la révolution du Jasmin tout en se montrant conscient des conséquences parfois sinistres avec un impact direct sur l'économie algérienne et tunisienne. La Tunisie dont l'économie repose sur le tourisme a enregistré jusqu'à jeudi dernier 6000 touristes algériens, soit une hausse de 4, 8% jugée de très importante depuis la fin du mois de Ramadhan. L'objectif selon le ministre est d'atteindre les 7 millions de touristes à l'avenir, ceux hors saison compris déclare-t-il à L'Expression. Comme nous l'avons constaté de visu, le nombre de touristes algériens ayant emprunté le poste de Meloula était considérable durant la journée de jeudi dernier. Ils sont venus d'Oran, d'Alger et de Constantine, pour ne citer que ceux-là afin de passer les vacances. Selon les statistiques relatives à des réservations, le nombre de vacanciers algériens connaîtra une autre hausse, les portes de la Tunisie étant ouvertes, avait souligné le ministre qui exprimera sa satisfaction, compte tenu de la conjoncture. Le ministre tunisien rassure dans ce sens que «nos frères algériens seront accueillis dans les meilleures conditions». D'ailleurs, le poste de Meloula sera, dans un avenir proche, doté de moyens matériels et connaîtra un élargissement dans son infrastructure qui sera munie d'un maximum de commodités pour accueillir les Algériens. Une enveloppe de 300 000 dinars tunisiens a été allouée pour ce projet. Pour atteindre le nombre de touristes algériens souhaité, le département du ministre a mis en avant toute une campagne de promotion. L'optimisme du ministre vise à mettre en oeuvre une solidarité commune entre l'Algérie et la Tunisie dans la promotion du tourisme en élaborant un programme touristique. A ce propos, le ministre dévoile que l'Algérie a un potentiel énorme de 700 projets touristiques d'où d'ailleurs la réalisation d'un village touristique commun, développement des axes touristiques entre les deux pays et la mise en place d'une stratégie de partenariat. En dépit de tout ce qui a été dit, une question: le tourisme tunisien est-il menacé?