Les étudiants de l'ENS n'ont pas pu franchir le portail de leur établissement. Un impressionnant dispositif policier a été dépêché, hier, à l'Ecole normale supérieure pour empêcher la marche prévue par les étudiants de ladite école. Les étudiants de l'ENS n'ont pas pu franchir le portail de leur établissement. La présence massive de la police, munie de matraques et de boucliers, les a contraints à se regrouper derrière le portail en scandant «El wazir! El wazir», pour exiger la présence des ministres concernés, en l'occurrence ceux de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la fonction publique. Les esprits s'échauffent. Et pour cause, six jours après l'entame du mouvement de débrayage, rien ne se profile à l'horizon. A noter que les principales revendications de ces étudiants concernent la revalorisation de leur diplôme portant la mention bac+5 ; le droit d'accès au magistère tant au niveau de l'ENS que dans les autres écoles et ce, pour les étudiants ayant un niveau d'études de bac+4 et bac+5 ; le devoir des ministères concernés de garantir à l'enseignant la réintégration de son poste de travail après l'accomplissement de ses obligations vis-à-vis du service national. Signalons que les trois rencontres ayant regroupé les quatre parties concernées, à savoir les directeurs des quatre annexes de l'ENS, les représentants du ministère de l'Education, de l'Enseignement supérieur ainsi que celui de la Fonction publique n'ont pas abouti aux résultats escomptés. L'accord préliminaire signé samedi dernier, n'est que de l'encre sur papier. Les étudiants estiment que les temps du dialogue sont révolus, «c'est le moment de passer à la vitesse supérieure et d'élever le ton». «Franchement, on n'arrive plus à comprendre. A notre entrée à l'école, on nous demande de signer un contrat, où on peut lire que l'étudiant, une fois le diplôme obtenu, entrera sans problème aucun dans la vie active. Mais on s'aperçoit que ces engagements ne tiennent pas. On voit ce que nos copains sont devenus. Des riens», nous a déclaré un étudiant alors qu'un autre enchaîne avec ironie: «... Le comble des combles c'est que, une fois le diplôme en poche, on nous traite de walou! Des moins que riens. Alors qu'on a passé cinq ans ici rien qu'à croire aux promesses de nos ministres!» Ainsi, les étudiants de l'Ecole normale supérieure sont plus que jamais décidés à recourir à une marche de protestation et advienne que pourra. Mais cela ne va pas passer inaperçu, notamment à l'orée de la campagne électorale. Wait and see.