«Personne n'était contre l'officialisation de tamazight». Au 3e jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 8 avril, les commentaires des citoyens et leurs délégués restent dominés essentiellement par les derniers incidents qui ont émaillé les actions de protestation initiées par les archs, mais aussi et surtout le nouvel appel au dialogue lancé par le chef du gouvernement. Passé l'effet de surprise et à la suite du passage d'Ouyahia à Béjaïa où il est revenu sur, notamment l'officialisation de la langue amazighe, les positions aussi bien des délégués que des simples citoyens semblent avoir quelque peu évolué. En affirmant, lors du meeting électoral du vendredi que «personne n'était contre l'officialisation de tamazight», et en précisant sa préférence pour «une préalable promotion», le chef du gouvernement lève le voile sur certains points sombres de ce nouvel appel. Partant, les réactions des délégués et des citoyens ont évolué. Aussi, est-ce le cas de Farès Oudjedi, délégué d'Akfadou qui, tout en s'interrogeant, s'il n'existe pas en substance «une nouvelle manoeuvre ciblant le MC en ce moment d'ébullition politique», estime que «le Chef du gouvernement n'avait qu'à engager l'Etat dans ce sens», allusion faite aux déclarations du Premier ministre. Le même sentiment est globalement partagé par d'autres délégués qui, toujours douteux, s'étaleront aussi sur l'opportunité. «Au moment où tous les regards sont braqués sur le rendez-vous du 8 avril, il est impossible d'imaginer un dialogue loin des pressions, ou encore qui ne saurait échapper aux interprétations fallacieuses», résume l'un d'entre eux. Est-ce à dire qu'une reprise est possible après le scrutin de la présidentielle? Tout est possible, mais aussi lié aux résultats de la consultation, entendre par là «si Ouyahia restait chef du gouvernement». Côté citoyens, on s'est montré plutôt «favorable» à la position du chef du gouvernement. Sans imposer un engagement quelconque, l'homme de la rue soutient que «tamazight a besoin d'être promue et développée avant d'être un instrument de travail». Ces citoyens rejoignent en fait, la position des spécialistes de la question de la langue amazighe, notamment, les enseignants et les universitaires linguistes, laquelle nous avons rapportée dans l'une de nos éditions. En insistant ce vendredi à Béjaïa, quant à la «résolution forcée de la crise en Kabylie», Ahmed Ouyahia s'est montré rassurant et même animé d'une volonté d'en finir avec une crise selon lui «répétitive» et de même avec «le sentiment accru dans le Bantoustan». A propos de la crise en Kabylie, l'appel lancé récemment par Brahim Tazaghart semble connaître un engouement qui dénote, si besoin est, l'existence de nombreuses volontés d'éviter davantage de mal et d'inconséquence pour la région de Kabylie.