La cour de justice d'Oran Le principal mis en cause aurait été «dévoilé» par des étudiants et autres cadres qui avaient sollicité ses services. La chambre d'accusation près la cour d'Oran a rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée tout récemment par la défense d'un cadre de l'Université d'Oran. Ce dernier est poursuivi pour abus de pouvoir. Là est la dernière poisition de l'affaire dans laquelle est citée plus d'une centaine de personnes entre accusés et témoins. La personne en question aurait été l'axe central dans une affaire peu ordinaire. Elle aurait été le fournisseur des fameuses attestations de réussite dans l'examen du baccalauréat. Quelque temps après l'éclatement, le principal accusé aurait été «dévoilé» par des étudiants et autres cadres qui avaient sollicité ses services. L'enquête le concernant ayant été finalisée, il a été présenté devant le parquet qui l'a aussitôt mis sous mandat de dépôt. Dans l'affaire, près de 70 personnes, entre étudiants et employés de l'université, sont cités, desquels 48 ont été placés sous mandat de dépôt. Leurs dossiers sont passés devant la chambre d'accusation le 26 février de l'année en cours. Un étudiant en droit, le doyen de la faculté de droit et le vice-recteur de l'université avaient été mis en liberté provisoire et mis sous contrôle judiciaire. Sur un autre registre, le magistrat instructeur continue d'entendre les mis en cause dans le fond, question de finaliser le dossier d'accusation pour, fort probablement, juger les mis en cause. Ce n'est pas tout. La Faculté de médecine est, pour sa part, concernée par cette vaste enquête lancée qui a ébranlé l'Université algérienne, en particulier celle d'Oran. En effet, des mandats d'amener ont été lancés contre plusieurs étudiants en médecine convoqués et qui ne se sont pas présentés, à l'exception de cinq d'entre eux qui ont répondu à leur convocation le mois dernier. Fuite de sujets d'examen ou fausses attestations de réussite dans l'examen du baccalauréat? Fausses notes ou achat de notes et de diplômes? C'est à ces questions que les enquêteurs ont répondu en procédant à une vaste investigation sur un scandale qui a éclaboussé le secteur de l'enseignement supérieur. Les recherches ont nécessité plusieurs mois d'investigations. Le faux et usage de faux en est le premier chef d'inculpation auquel ont abouti les enquêteurs. Ces derniers sont arrivés à déceler 36 dossiers d'étudiants inscrits à la Faculté de droit. Dans ce lot, 29 étudiants ont opté pour le droit et sept autres ont été inscrits dans la filière des sciences politiques. Un deuxième lot constitué de 35 autres dossiers d'étudiants concerne la Faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion. La vaste enquête qui a été lancée a, en premier lieu, concerné 50 personnes, dont principalement l'adjoint du recteur de l'Université d'Es Senia et les directeurs des Facultés de droit et des sciences économiques. Plusieurs de ces derniers ont été auditionnés pour faux et usage de faux, usurpation de fonction, contrefaçon des sceaux de l'Etat et trafic d'influence. Le parquet a, dans un premier temps, prononcé ses premières décisions en plaçant sous mandat de dépôt trois des mis en cause dont deux cadres de la direction de l'éducation de la wilaya. Cette mesure a été suivie du placement sous contrôle judiciaire d'un autre lot de personnes composé de 41 individus, tous suspectés d'avoir un rôle direct dans l'affaire. Le scandale a pris des proportions importantes. Les enquêteurs ont abouti à des révélations fracassantes: des faux étudiants seraient devenus médecins et d'autres seraient avocats en exercice même. D'autres auraient été recrutés par Sonatrach pendant que certains auraient bénéficié de bourses leur permettant de suivre un cursus à l'étranger. La falsification des fausses attestations du baccalauréat a, selon les premières conclusions de l'enquête, commencé durant les années 2003 à 2004. Des enfants de hautes personnalités, ceux d'hommes politiques, de médecins et d'avocats, d'enseignants universitaires et autres notables locaux ont bénéficié de l'accès à l'université sous les fausses déclarations de réussite à l'examen du baccalauréat. L'affaire des faux Bacs n'a pas livré tous les secrets qui l'entourent puisqu'elle devrait déboucher sur d'autres conclusions non moins stupéfiantes. Les révélations de plusieurs témoins qui ont été auditionnés pourraient donc aboutir à étoffer le dossier de l'instruction. «Au moins 80 personnes ont défilé devant le bureau du procureur et celui du juge d'instruction près le tribunal de première instance d'Oran», a-t-on appris auprès des sources généralement bien informées. Durant ces auditions, plusieurs personnes, dont des cadres de l'Education nationale et autres de l'université, ont été interrogées sur le rôle qu'elles ont joué dans l'affaire. Celle-ci est basée sur quatre chefs d'inculpation: faux et usage de faux, falsification et abus de pouvoir et trafic d'influence.