La poursuite de l'instruction de ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire des non-bacheliers déclenchée en 2012 et 2013 par les services de la Gendarmerie nationale, relative à des inscriptions des étudiants à l'université d'Oran, refait surface avec la découverte de nouveaux cas. Pas moins de six cas de non-bacheliers inscrits en post-graduation à la faculté de traduction relevant de l'Institut des langues étrangères ont été enregistrés par la direction. Les rares informations qui circulent sur cette nouvelle affaire de fraude pourraient s'étendre à d'autres étudiants, voire à d'autres instituts, affirme-t-on. Ce rebondissement qui survient après le scandale des faux bacheliers qui a secoué des instituts de l'université à Oran, relance le débat sur ce phénomène qui risque de prendre des proportions inquiétantes. Mais contrairement aux autres affaires, c'est sur la base d'un contrôle interne de l'Institut des langues étrangères que le pot aux roses fut découvert. Rappelons que les enquêteurs ont signalé que le trafic de faux diplômes de réussite au baccalauréat avait commencé durant les années 2003-2004. Des faux bacheliers repêchés grâce à des complicités diverses ayant permis à des fils de personnalités, d'hommes politiques, de médecins, d'avocats, d'enseignants universitaires et autres notables à Oran de faire inscrire leur progéniture en violation de la loi et de la morale. Le tout a été accompagné par la délivrance de fausses déclarations de réussite à l'examen du baccalauréat pour les pseudos et futurs faux cadres de la nation afin de leur permettre de poursuivre leurs études supérieures. L'affaire des faux baccalauréats qui continue à alimenter les débats et susciter les réactions ne semble pas avoir livré tous ses secrets avec cette nouvelle affaire. Rappelons aussi que ce ne sont pas moins de 200 personnes qui ont été auditionnées par le magistrat instructeur dans le cadre de ces affaires qui avaient abouti à la mise sous mandat de dépôt de trois personnes alors que 48 autres ont été placées sous contrôle judiciaire. Selon un procédé bien rodé, il existe trois principales catégories “d'accession" à l'université par ces faux bacheliers : les indus diplômés qui se sont procuré un faux diplôme de baccalauréat pour s'inscrire dans une spécialité universitaire (accès conditionné par des critères pédagogiques et des moyennes drastiques), les enseignants complices et autres fonctionnaires de l'administration universitaire (différents services et paliers de responsabilité) et les intermédiaires en bout de chaîne. Pour la faculté de médecine d'Oran, par exemple, le cas d'au moins une dizaine d'étudiants ayant pu accéder à cette formation au moyen d'un faux bac a été débusqué. Dans le lot, deux étudiants au moins ont déjà fini leur cursus et ont commencé à exercer la profession de médecin. C'est le même constat qui a concerné des dizaines de personnes qui se sont retrouvées au centre du scandale. Les recherches, ayant nécessité neuf mois d'investigations, ont concerné la faculté de droit de l'université d'Oran. Dans le tas, les enquêteurs ont pu déceler 36 dossiers d'étudiants inscrits à la faculté de droit sous de faux documents d'inscription. Parmi ce groupe, 29 étudiants ont opté pour le droit et sept autres ont été inscrits en sciences politiques. K RI Nom Adresse email