La 10e édition, ouverte le 30 octobre par M.Touhami Hamou, a été clôturée le 1er novembre au soir sur un air d'adieu. Cette année, le maoussim peut se résumer en trois chiffres: un budget de 5000 DA, moins de 1000 personnes jeudi soir, malgré le week-end, deux troupes de musique locale et une douzaine d'artisans. Lors de son allocution d'ouverture, M.Hamou s'est félicité de ce que «cette année l'organisation et la gestion du Maoussim ont été prises en charge par la société civile». Selon les organisateurs, «nous sommes conscients des insuffisances, mais le fait que la manifestation se soit tenue est un miracle dû uniquement à l'effort des élus locaux». De sources proches de l'exécutif de wilaya, on apprend que «la commune et les notables ont exigé d'avoir la haute main sur tous les aspects liés au Maoussim». M.Si Chaïb, secrétaire général de la daïra de Taghit, nuance le discours en précisant que «la wilaya en a profité pour sauter la subvention, nous laissant sans aucun moyen. Si c'est ça la participation de la société civile...» Selon un jeune méhariste de Béchar, «les troupes et les artisans n'ont pas voulu venir parce qu'ils n'ont toujours pas été payés pour le Maoussim 2000. L'administration a une dette de plus de 150.000 DA». Le premier Maoussim en 1992, avait drainé plus de 12.000 visiteurs, dont de nombreux étrangers. «Nous avions alors ambitionné de lui donner une dimension internationale, et de l'institutionnaliser. Mais d'une année à l'autre, la manifestation en a pâti à cause de conflits opposant les ministères du Tourisme et de la Culture», déplore M.Si Chaïb. Ballotté entre ces deux départements, avec en 1996 «une tentative de transfert avortée vers le ministère de l'Agriculture», le Maoussim est réduit aujourd'hui, à une petite fête de quartier. Mais une note d'espoir est apparue à la fin, suite à la proposition de «créer une association du Maoussim de Taghit» qui soit nationale, pour, d'une part, sauver la manifestation de la «relégation» qui la menace, et ensuite la propulser sur la scène internationale. Car en fait l'objectif est la redynamisation du tourisme dans le cadre du plan de soutien à la relance économique.