«Je dénonce le comportement immoral du Conseil constitutionnel qui relève de la triche.» Accompagné d'un large panel de personnalités du monde politique historique, militaire et sportif, Benflis a chauffé à blanc ses sympathisants qui étaient plus de 5000 à s'entasser à l'intérieur de la salle omnisports Baâziz, au centre-ville de Blida. Dans la foulée de son discours, il a fustigé sans ménagement le Conseil constitutionnel et son président. «L'Etat auquel je crois est celui où le président du Conseil constitutionnel ne baisse pas la tête. Aujourd'hui, cette institution est devenue une chambre d'enregistrement», a déclaré le candidat du FLN, rappelant longuement l'épisode de l'annonce des candidatures par la structure de Mohamed Bédjaoui et l'élimination des autres candidatures à la course électorale. «Ils se sont réunis avant les dépôts des dossiers de candidatures. Ils ont décidé et signé à l'unanimité d'annoncer les noms par ordre alphabétique arabe. Le jour de l'annonce, ils se sont rassemblés devant leur télévision pour balancer le nom du président-candidat», a-t-il rappelé. Devant une salle en délire, il a affirmé que l'élimination de Taleb et de Ghozali «relève tout simplement de la hogra politique», tout comme pour Moussa Touati «qui a refusé de soutenir le président-candidat». A la suite de ce récit, Benflis fustige: «Je dénonce le comportement immoral du Conseil constitutionnel qui relève de la tricherie.» Sous les cris de «Benflis président», le président-candidat sous les ovations nourries du discours de Benflis dans un grand jour, «quelques mois après son élection (Bouteflika, Ndlr), il menaçait de rentrer chez lui, et après quatre ans de règne, il s'accroche au fauteuil quitte à casser la maison Algérie», a lancé Benflis avant d'énumérer les interdits dont il a été frappé lui et son parti, le FLN, pour la simple raison qu'«il a refusé de baisser la tête». «La première fois où les fonds du FLN ont été gelés, c'est sous le règne colonial à l'époque de Abderrahmane Farès, mais les militants se sont mobilisés et ont rassemblé centime par centime pour financer la campagne, ils m'ont interdit l'accès à la télévision et je me suis adressé à vous par le biais d'autres chaînes». Sur la même lancée, le candidat du FLN ajoute à l'adresse de M.Bouteflika: «Tu as choisi le terrain, l'arbitre, la date du match, les observateurs qui t'arrangent, tu as pris la télévision et moi j'ai choisi le peuple car je suis de lui» et les youyous fusent, mêlés aux cris de «Benflis président», il enchaîne: «Au moment où le vent de la liberté souffle partout dans le monde voilà que sous les pressions du prince, on veut nousinstaurer un régime fasciste». D'un ton sûr et déterminé, Benflis réitère sa mise en garde «ou vous laissez les élections se dérouler normalement, vous respectez le choix du peuple ou ce peuple prendra ses responsabilités». Rappelant ses cent engagements, Benflis a promis de finir avec «la justice de la nuit», de promouvoir la véritable démocratie, le pluralisme et l'ouverture sans condition aucune du champ médiatique à l'opposition. Dans cette suite de promesses d'ouverture et de liberté d'association il a plaidé la cause, au plan socioprofessionnel, des services de sécurité. «Comme partout dans le monde ils ont eux aussi la liberté et le droit de s'associer et de demander leur droit d'autant plus qu'ils ont subi de plein fouet les affres du terrorisme». Blida a été l'une des premières wilayas où le candidat du FLN a animé un meeting en juin 2003, pour parer à l'opération des attaques contre les kasma du parti. Supposée comme étant complètement acquise au président-candidat, «la ville des Roses est demeurée fidèle au vrai FLN car ses citoyens ne sont pas à vendre» clame Benflis en signalant: «Le temps viendra où on saura où sont allés les lots de terrain, qui a menacé les hommes et qui a soutenu avec des sacs d'argent».