«Plus grave que la corruption, c'est le détournement des voix et de la volonté du peuple», a souligné Abdelmadjid Menasra. Le Front du changement (FC) appelle au report de la révision de la Constitution à la période qui suit l'élection présidentielle de 2014. Qualifiant les réformes politiques et économiques qui ont été engagées depuis l'avènement du 5 octobre 1988 d'échec total, Abdelmadjid Menasra a souligné que ce qu'il y'a de plus grave que la corruption, «c'est le détournement de la voix et de la volonté du peuple qui aspire au changement pacifique et démocratique depuis 25 ans déjà», a-t-il affirmé, hier, dans une conférence de presse au siège de son parti à Alger. Le projet de la révision de la Constitution doit être l'émanation d'un consensus national qui garantit les libertés démocratiques et non pas d'une personne ou d'un groupe qui obéit aux pressions afin d'imposer des lois qui ne sont pas acceptées et adoptées par tous. Insistant sur l'obligation de donner des garanties sur la transparence de la prochaine échéance qui constitue une chance pour faire sortir le pays de l'impasse, Menasra a insisté sur l'obligation de préparer un environnement politique et social favorable, à commencer par la révision de la loi électorale afin de garantir un changement pacifique dans les meilleures conditions. L'absence d'un consensus national a aggravé la crise politique au point de laisser plus de 200.000 morts, sans oublier les dégâts matériels et le recul du pays sur tous les plans. C'est la raison pour laquelle «il faut créer une nouvelle dynamique politique qui s'appuie sur le dialogue, l'unité des rangs et le consensus afin de maintenir et préserver la stabilité du pays», a-t-il souligné Par ailleurs, Abdelmadjid Menasra a conditionné la réussite du processus démocratique par le respect de la Constitution qui doit être au-dessus de toute considération personnelle et partisane. La politique de la division accentue davantage la crise et il est plus que temps de développer une alternative qui repose sur la politique du consensus et de l'Union nationale pour la stabilité et l'intérêt suprême du pays, a-t-il indiqué. Pour ce faire, le président du FC a rappelé, une fois de plus, la nécessité de l'amendement de la loi électorale afin de garantir un meilleur équilibre des forces politiques. Abandonnant son idéologie politique de parti islamiste au profit d'une vision de parti démocrate et républicain, au-dessus de tout soupçon, le conférencier a développé un discours de sagesse politique qui n'a rien à voir avec les tendances islamistes connues jusqu'à présent sur la scène nationale. Le président du FC s'est présenté comme un chef de parti qui se distingue totalement des idéologies islamistes, féodales et intégristes, au point de se désintéresser à demi-mot et ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle de 2014. Cela d'une part, d'autre part, Menasra a porté son choix pour la future élection présidentielle sur un candidat du consensus ayant un engagement ouvert, démocrate et patriote et souhaité par la même occasion, de voir la mouvance politique islamiste faire des concessions fortes pour l'intérêt général et la stabilité du pays. «Nous souhaitons voir un candidat qui n'est pas de la mouvance islamiste afin de faire sortir le pays de l'impasse politique qui a duré déjà un quart de siècle», a affirmé, hier, le président du FC. Répondant à la question de son alliance avec le groupe des 14 partis, Menasra a indiqué qu'il ne fait pas partie de ce groupe, tout en exprimant son souhait de voir la réunification de tous les membres de l'ex-parti HMS. «L'islam politique est révolu», selon Menasra.