Il a fait une véritable démonstration de force à Constantine où des milliers de personnes sont venues le soutenir. Le candidat du FLN semble atteindre sa vitesse de croisière. Au moment où le président candidat a choisi de prendre congé ce jeudi, Ali Benflis lui, a sillonné les régions est et sud-ouest du pays. Jeudi, le candidat du FLN a commencé par l'Est où il a animé pas moins de trois meetings et fait des haltes dans les localités de Tadjenant, Chelghoum Laïd, Hammabouziane et à El Khroub. Accompagné par les généraux Djouadi, Hadjresse et Benhadid, par l'historique Saout El Arabe (Salah Boubnider) et suivi de très près par l'ex-championne du monde Hassiba Boulmerka ainsi que de l'actrice Bahia Rachedi, Benflis a été accueilli dans ces localités en président. Devant des milliers de personnes à Ferdjioua, et à Mila le candidat du FLN a développé les grands axes de son programme sous les cris de «Benflis président». Bref et concis, Benflis a scindé son discours en trois chapitres essentiels que sont la démocratie, l'économie et le tissu social. Dans le chapitre de la démocratie, Benflis dira qu'il «n'y a pas de liberté dans l'unicisme de pensée d'information et de syndicalisme». Il a promis l'ouverture des médias publics à l'expression libre pour l'opposition et toutes les classes de la société. Pour Benflis il ne s'agit pas de se contenter de l'ouverture de la chaîne unique mais bien plus de «créer plusieurs autres chaînes de télévision, culturelle, sportive, d'information, thématique et parlementaire à même de protéger le citoyen algérien, de l'informer, de promouvoir la culture algérienne et de permettre à chacun de se retrouver». Dans cette sortie vers l'Est, le candidat du FLN a lancé deux nouvelles idées au plan économique et du développement local et au plan socioprofessionnel. La première consiste en la promesse de construire un gazoduc est-ouest avec des branchements qui vont alimenter toutes les localités. «La construction ne relève pas du miracle, j'ai fait une évaluation et il peut coûter au maximum 1 milliard de dollars, sa réalisation peut durer une année, deux et même trois ans mais on va le réaliser si je suis élu», a-t-il déclaré dans une région où la simple bouteille de gaz butane prend la valeur d'un bijou en période hivernale. C'est ainsi qu'il a promis «d'en finir avec cette façon de partager l'argent du pétrole dans des sacs uniquement à ceux qui font de l'allégeance par des comités de soutien». L'autre promesse nouvelle de Benflis concerne les services de sécurité. «Les services de sécurité sont issus du peuple et donc sont des nôtres, ils méritent eux aussi une vie meilleure et décente à plus forte raison ce sont eux qui ont subi les affres du terrorisme», a-t-il déclaré à Mila leur promettant des conditions meilleures et même «la liberté de s'associer en syndicat comme c'est le cas partout dans le monde». Pour la première fois un candidat à la présidentielle aborde le sujet sans complexe et promet une liberté d'association pour ce corps. C'est à Constantine que Benflis a fait le plein. Au moment où la campagne électorale bat son plein dans la ville aux Ponts suspendus, Benflis a été le premier candidat à s'y rendre. Le stade municipal Benabdelmalek était plein à craquer en ce jeudi après-midi. Des milliers de personnes sont venues ovationner leur candidat qui a fait une véritable démonstration de force. «Aidez moi vous hommes et femmes de Constantine, aidez-moi pour qu'on puisse en finir avec cet opprobre qui traîne le parti de l'indépendance devant la justice», s'est exclamé Benflis face à des gradins garnis et sous des fumigènes. Avec un discours particulièrement offensif, le candidat du FLN n'a épargné ni la politique extérieure sous le règne du président-candidat, ni sa gestion au plan interne. «Il dit avoir redoré l'image de l'Algérie alors que des exemples criants disent le contraire». Il cite alors l'ambassade de la Grande-Bretagne qui vient de déménager et fait un rappel sur les événements de Sfax. Hier, Benflis s'est rendu au sud-ouest entamant sa campagne à M'néa, El Bayadh, Labiobh Sid Echiek, Saïda et enfin Mascara. Accompagné par certains délégués du mouvement citoyen du Sud, dont des militants des droits de l'homme et membre du Snapap, Larabi Tahar, libéré dernièrement après deux mois de prison, Benflis a adapté son discours à la nature et aux spécificités de ces régions.