L'Algérie aurait beaucoup à gagner en matière d'économie si elle se tournait vers le dragon chinois. Appartenant à cette jeune génération d'hommes d'affaires algériens, Mourad Louadah nourrit une ambition de réussite à la mesure de ses capacités mais il n'est pas un rêveur. Pour lui, il n'y a rien à gratter du côté de l'Occident au plan économique. Les marchés sont saturés et sont inondés par les produits chinois. Le tissu des PME/ PMI tissé en Italie, les grands labels français ou alors la rigueur allemande «c'est bon pour le côté formel» laisse entendre ce membre du Forum des chefs d'entreprise et qui a sillonné le monde. M.Louadah insiste sur la nécessite de s'inspirer du modèle chinois en termes de réformes et de performances économiques. Diplômé en Management et en Commerce international, il affirme que l'Algérie aurait beaucoup à gagner en matière d'économie si elle se tournait plutôt vers le dragon chinois. Ce qu'il propose en quelque sorte c'est d'aller vers la source. La Chine réalise annuellement un taux de croissance de plus de 10% et depuis l'ouverture économique progressive entamée à la même période que l'Algérie, le début des années 90, elle ne cesse d'effrayer les grandes puissances économiques. Les Etats-Unis d'Amérique ont dû surtaxer les produits chinois en vue de juguler le raz-de-marée provoqué par la marchandise chinoise aux USA. «Les Chinois ont eu un système communiste pire que le socialisme que nous avons subi depuis l'indépendance», affirme le jeune homme d'affaires pour qui «les Algériens, dans leur esprit, sont d'abord des libéraux et ont les mêmes capacités que les Chinois». Ayant sillonné l'Asie et le pays de Mao depuis les années 90, M Louadah voit en cette région une opportunité grandiose pour l'Algérie «j'y ai passé une semaine et j'étais frappé par le rythme effréné du travail et surtout les facilités inimaginables accordées aux investisseurs et aux créateurs de richesses : les assiettes foncières sont accordées gratuitement avec dix ans d'exonération d'impôts, le résultat est qu'au bout d'une semaine des zones industrielles entières sont créées et le négoce ne s'interrompt pas de jour comme de nuit», a-t-il confié. «La Chine sera notre futur partenaire pour peu qu'on sache se faufiler entre les interstices laissés par les grandes puissances économiques et industrielles», indique-t-il en étayant ses arguments «on a le marché, les ressources, la main-d'oeuvre, ce qui nous manque c'est le savoir-faire». Pour s'offrir ce chaînon manquant au décollage de notre économie, le savoir-faire et la technologie, l'homme d'affaires évoque les ressources minières et énergétiques qui font défaut justement aux Chinois. «Il n'est un secret pour personne que la survie des industries dans le monde est conditionnée par l'énergie et sur ce plan nous détenons quelque peu un avantage qu'il faut absolument rentabiliser.» Mais ce qui renforce la conviction de M.Louadah c'est l'existence du marché informel «très luxuriant». En cela, il n'y voit pas de problème pour l'économie nationale. Positiviste de nature il en propose une solution «pourquoi ne pas leur donner des registres de commerce quitte à les exonérer d'impôts pendant une période donnée, de quatre, cinq et même dix ans», a-t-il suggéré