Les violences ont touché pour la première fois hier la Côte-Est touristique, notamment Sousse où un kamikaze s'est fait exploser sur une plage, la Présidence tunisienne dénonçant une tentative de «torpiller» la transition démocratique. Un kamikaze s'est fait exploser sans faire de victimes à Sousse, une ville balnéaire à 140 km au sud de Tunis, tandis qu'à Monastir une attaque visant le mausolée du premier président tunisien Habib Bourguiba a été déjouée, selon le ministère de l'Intérieur. Les deux actes sont le fait de «salafistes jihadistes», deux Tunisiens, dont l'un revenait d'un pays voisin, a indiqué le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Laroui sur la radio Mosaïque FM. La présidence a dénoncé une tentative de «torpiller» la transition démocratique, en référence au dialogue national ayant laborieusement démarré vendredi dernier entre islamistes au pouvoir et opposition, pour sortir le pays d'une profonde crise politique. Des unités antiterroristes ratissaient la zone à la recherche d'un complice qui s'est enfui, selon le porte-parole. La Fédération tunisienne des agences de voyage a mis en place «une cellule de crise pour la prise en charge des résidents de l'hôtel visé par l'attaque», a indiqué son président Mohamed Ali Toumi. «Dieu merci, il n'y a pas eu de victime, mais les résidents de l'hôtel nécessitent une prise en charge psychologique», a-t-il ajouté selon l'agence TAP, appelant les hôteliers à la «vigilance». Les attaques d'hier, qui n'ont pas été revendiquées, font monter d'un cran les violences attribuées à des groupes armés jihadistes liés à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), selon les autorités, et contenues jusqu'ici dans les hauteurs Ouest du pays, près de la frontière algérienne. Les attaques se sont multipliées contre les forces de sécurité ces trois dernières semaines, et neuf agents ont été tués durant le seul mois d'octobre.