Une centaine de meetings au cours desquels le candidat islamiste a drainé d'énormes foules. La réforme du système politique, la mise en oeuvre de la réconciliation nationale à travers la promulgation d'une amnistie générale, la levée de l'état d'urgence, la prise en charge globale et équitable des victimes de la crise, le règlement du dossier des disparus et l'amendement de la Constitution, constituent les grandes lignes du programme de Abdallah Djaballah, développées pendant la campagne électorale. Une centaine de meetings au cours desquels le candidat islamiste a drainé d'énormes foules. Son talent de fin tribun et d'orateur hors pair lui ont permis de susciter la curiosité des populations, celles, notamment, des régions déshéritées. L'ouverture de sa campagne électorale à Boumerdès est on ne peut plus symbolique. D'ailleurs, le ton populiste qui a caractérisé la plupart de ses discours est révélateur, estiment les observateurs du manque d'alternatives économiques chez ce candidat qui fait de la réforme du système politique en place et la «rupture avec le régime» actuel ses thèmes de prédilection. Djaballah tout en évoquant son «combat» pour ‘'la réconciliation nationale avec toutes les forces qui y croient'', passera en revue les grandes étapes de ce parcours jusqu'à la signature du contrat de San'Egidio dans les années 90. Celui qui fut l'un des membres fondateurs de Rabitat Al Daawa El-Islamya, aux côtés des Madani, Nahnah, Ahmed Sahnoun... n'a pas oublié «l'essentiel» dans ses différentes sorties, à voir l'instauration d'un «Etat basé sur les principes de la religion musulmane», une version dérobée de «Dawla Islamya». C'est justement mû par cet objectif, que le candidat Djaballah appelle les islamistes à s'unir autour de son programme pour, dira-t-il, concrétiser «notre projet». Même s'il reproche au courant laïc de vouloir occidentaliser l'Algérie, Djaballah n'a pas trouvé d'inconvénient à collaborer avec Saïd Sadi et Ali Benflis pour la surveillance du prochain scrutin. Comme il a changé d'attitude à l'égard de l'institutionnalisation de tamazight, puisque après s'être carrément opposé à cette revendication Djaballah propose la transcription en caractères arabes et soutient l'idée d'un référendum pour la consécration du caractère officiel de tamazight, rejoignant ainsi le président candidat. Porté par le slogan ‘'pour un avenir meilleur et une vie plus digne'' le programme de Djaballah promet plus d'ouverture et d'avantages sociaux, tout en s'engageant sur le plan sécuritaire à ‘'tenir les services de sécurité et de défense loin des luttes politiques et des considérations partisanes, régionales ou claniques''. A travers toutes ses escales le candidat du mouvement El-Islah rappellera le rôle du groupe parlementaire de son parti dans la révision de la loi électorale, l'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées, l'installation d'une commission d'enquête parlementaire concernant le refus du ministère de l'Intérieur d'agréer le Cnapest et d'une autre commission sur la gestion des deniers publics par les responsables locaux, notamment, les walis et les chefs de daïra. Une façon de convaincre la population qu'il veille à la transparence, à la moralisation de la vie publique et à l'instauration de la démocratie. A propos de la révision de la Constitution, le candidat Djaballah est partisan d'un régime parlementaire qui donnerait plus de prérogatives aux élus du peuple qui pourraient destituer le président de la République. En somme, même si le candidat islamiste promet de ne pas régler des comptes, son objectif principal demeure le départ du système actuel.