Face à la crise de l'eau qui touche le pays, notamment ces dernières années, les pouvoirs publics ont arrêté un programme d'urgence dont la mise en oeuvre de grandes stations de dessalement d'eau de mer, une des principales priorités. A cet effet, le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia a donné hier le coup d'envoi pour la réalisation du grand projet de dessalement d'eau de mer du Hamma (Alger). L'ouvrage est initié par la société mixte algéro-américaine Hamma Water Desalination (HWD) créée le 17 décembre dernier avec un capital de 67 millions de dollars. D'une capacité de 200.000 m3/j, cette station assurera la sécurité d'approvisionnement en eau potable du Grand-Alger. Un investissement de 225 millions de dollars détenu le 18 octobre 2003 par le groupe américain Ionics. 70% de ce coût sera financé par la société américaine tandis que le complément sera assuré par les deux autres partenaires, en l'occurrence l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Algerian Energy Company (AEC). Des protocoles d'accord devront être signés par l'Etat algérien, l'Algérienne des eaux (ADE) et Sonatrach pour le transport de l'eau dessalée produite vers le réseau de l'ADE. Ces conventions devront fixer également les modalités et les conditions de la mise à disposition de l'eau dessalée. En guise d'explication, M.Ahmed Ouyahia a dit que «le dessalement de l'eau n'est plus un choix, mais un impératif et une alternative au recours classique à la création des barrages». L'usine du Hamma est constituée de trois unités composées de 9 trains. La capacité de chacun est de 25 000 m3/j. Cette station sera opérationnelle vers septembre 2006. La création, le financement, l'exploitation et l'entretien de cette usine seront assumés par Hamma Water Desalination (HWD). S'agissant du volet lié à la commercialisation de l'eau produite, le prix de vente hors taxe a été fixé à 0,8182 $ US/m3, soit 65 DA/m3 sur la base d'un prix de l'électricité de 0,04 $ US/kNh. A ce titre, le chef du gouvernement a assuré que ce prix sera payé par l'Etat et qu'il ne sera pas supporté par le consommateur. Quant au directeur général de l'Algerian Energy Campany, qui a pris part à la cérémonie de la pose de la première pierre, il a souligné que le projet devra permettre la création de 900 emplois temporaires lors de la phase de construction et 70 emplois permanents une fois la phase d'exploitation entamée. M.Ouyahia a tenu à affirmer aussi que «ce projet sera élargi par la réalisation de six autres stations de dessalement à travers le pays». Il est à noter enfin qu'avec la réalisation de ces six stations, en l'occurrence celles d'Arzew, Skikda, Beni Saf, Tipaza, Cap Djinet et Oran, l'Algérie disposera, à compter de 2007, d'une capacité de production estimée à 840 000 m3/j.