Un mouvement général se profile au sein de la corporation des «taxieurs» et sera mis à exécution si le conflit, provoqué par la décision du ministère des Transports de créer de nouvelles sociétés de taxis, ne trouve pas de solution. Cependant, les «taxieurs» prévoient avant leur passage à l'acte, d'observer une journée de protestation. C'est en ce sens que le Syndicat national des transporteurs et des «taxieurs» (SNTT) affilié à l'UGTA, à travers son union de wilaya a organisé ces jours-ci une série d'assemblées générales qui concernent la section taxi. Ces réunions qui ont rassemblé les exploitants d'Oran et ceux d'une vingtaine de wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest au siège du bureau SNTT à Oran, ont eu à débattre de la démarche à suivre dans le cadre d'une concertation avec les responsables du secteur, en vue de dégager un consensus entre les deux parties. En cas d'échec du dialogue, le 12 novembre prochain est programmée une rencontre des syndicats UGTA à Alger, où se décideront les mesures à prendre. Quatre sociétés de taxi sont actuellement en lice pour activer dans le cadre de l'expérience pilote qui sera initiée à Oran et qui devrait être suivie par d'autres régions du pays. L'une devrait prochainement être opérationnelle à Oran et n'attendrait, pour activer, avant le mouvement de contestation, que la sortie des premiers «taxieurs» formés au centre national d'enseignement professionnel à distance. L'on enregistre à Oran plus de 8287 licences de taxis, et 6924 «taxieurs» qui activent actuellement. «Du jour au lendemain, nous diront les «taxieurs» en colère, on nous impose des sociétés de taxis, qui nous confronteront à une forte concurrence de par les avantages qui leur sont octroyés. Elles ont la possibilité d'acquérir un véhicule par le biais de l'Apsi, et sont exonérées de certains taxes et impôts. Pourquoi nous, qui sommes des professionnels, l'on ne nous aide pas? Pourquoi n'est-il pas créé un fonds spécial pour les taxieurs qui nous permettrait de disposer de suffisamment de crédits pour créer notre propre société de taxis, et acheter des véhicules neufs avec des facilités de paiement? Les microentreprises disposent de financements de la part des différentes institutions d'aide à l'emploi. Pourquoi pas nous», insisteront-ils encore. Les contestataires ont mis l'accent sur le fait que la nouvelle formule du crédit véhicule, lancée récemment par la Cnep-banque, leur est inaccessible car ils ne peuvent répondre aux conditions requises, dans le cadre de leur statut actuel. En effet, pour avoir droit au crédit, il faut être salarié, et disposer de la feuille d'engagement. Les «taxieurs» ne peuvent fournir les pièces administratives exigées, puisqu'ils sont considérés comme non-salariés, soulignent-ils. Rappelons que le ministère des Transports compte opérer une profonde restructuration de la fonction taxi, dans le cadre du plan 2001-2002, pour réhabiliter la profession qui a perdu ses lettres de noblesse, selon les responsables du secteur. En fait de professionnalisme et de qualité de prestation, les «taxieurs» sont tous d'accord pour y adhérer, mais ils sollicitent les moyens de le faire.