Jeudi 9h20, le candidat Ali Fawzi Rebaïne, accompagné de sa femme et de quelques responsables de son parti Ahd 54, s'était présenté au Centre Mohamed Berkani, sis au boulevard Mohamed V à Alger, pour accomplir son devoir de citoyen. A sa sortie de l'isoloir, le candidat a, dans une brève déclaration faite aux journalistes de la presse nationale présents, à l'occasion, souhaité que l'élection débouche sur un avenir radieux pour l'Algérie. Quelques minutes après, le candidat à bord d'une voiture luxueuse, escorté par les éléments des services de sécurité, quitte le CEM pour aller rejoindre le siège de son parti à la rue Larbi Ben M'hidi, où l'attendaient sur le pied de guerre, ses principaux lieutenants. A l'intérieur, trois ou quatre tables de fortune servant de bureau de réunion, Mme Rebaïne entourée par ses deux garçons de 12 et de 16 ans, raconte aux journalistes présents, le parcours politique de son mari. Dans la salle, sous l'oeil vigilant du portrait géant accroché au mur, montrant le chef des «Ahdistes» dans l'une de ses prestations politiques, l'on aperçoit un essaim de militants dans un va et vient incessant donnant l'air d'une armée prête au combat. Leurs armes : télévision, radio, téléphone, fax... il faut dire que rien n'a été laissé au hasard. En début d'après-midi, le candidat, calfeutré dans un coin de la salle commente avec ses collaborateurs le taux de participation de 18,44% donné et enregistré à 9h30 par le ministère de l'Intérieur. Entraîné toutefois par les questions récurrentes des journalistes, celui-ci esquisse son point de vue à propos du scrutin. A coups de «flash-back» Rebaïne tente de convaincre son petit auditoire de l'amélioration pour ce qui est des conditions d'organisation par rapport notamment, aux deux élections précédentes à savoir les législatives et les locales 2002. Une avalanche d'informations fait état de dépassements «flagrants» constatés dans plusieurs localités du pays par les représentants du parti, présents sur place. En Kabylie, comme il fallait s'y attendre, des bureaux de vote ont été fermés et d'autres carrément incendiés, notamment dans plusieurs communes des wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa par les animateurs du mouvement des archs. Ces derniers, faut-il le rappeler, outre leur décision de boycotter l'élection, ont juré de bloquer l'opération de vote. Le taux de participation dans cette région à 13h00, ne dépassait pas les 10%. Une région frondeuse, la Kabylie, aux yeux de Rebaïne, ne saurait à elle seule, représenter les autres régions du pays.