Il y a 66 ans, la Palestine était amputée d'une partie de son territoire par les grandes puissances. C'était deux années après la Seconde Guerre mondiale. C'était le 29 novembre 1947. Ce jour-là, l'ONU a dépossédé les Palestiniens de 14.000 km2, soit 55% de leur territoire, qui en comptait 25 000 km2, au profit de l'Agence juive (organisation sioniste créée en 1929). Cette dépossession est présentée aujourd'hui comme un «plan de partage» légitimité par l'organisation internationale. En réalité, c'est un véritable Etat voyou qui a été installé au coeur de la Palestine. Un Etat qui n'a plus jamais reconnu, depuis cette date, aucune des multiples résolutions de cette même ONU contre toutes ses actions unilatérales. 66 ans après, Israël contrôle les 45% du territoire palestinien inscrit sur la résolution 181 en plus de la région du Golan qui est un territoire syrien. Il apparaît clairement que c'est Israël qui a effacé de la carte la Palestine et empiété sur les territoires voisins (une partie du Sinaï occupé a été récupérée par l'Egypte avec l'accord du 4 septembre 1975). Il est bon de le signaler quand on entend le vacarme fait actuellement par Israël qui accuse les pays arabes et l'Iran de vouloir l'effacer de la carte. Cette extension territoriale adossée à la propagande de victimisation qu'entretient Israël pour justifier les différentes guerres (1948, 1967, 1973 sans compter celle, ratée, de Suez en 1956) qu'elle a engagées contre ses voisins arabes depuis le «partage». C'est dire que cette spoliation a entraîné bien des crimes commis contre la population palestinienne. Et ceci, non seulement dans une totale indifférence occidentale, mais avec son aide. C'est un véritable crime contre l'humanité qui se déroule dans les territoires palestiniens occupés par Israël. Au point où le monde entier s'accorde à désigner ces territoires de «prison à ciel ouvert» où tous les crimes sont commis dans la plus totale impunité par Israël. Pour avoir été un peuple qui a souffert pendant des siècles des crimes de la colonisation, les Algériens ont toujours manifesté leur solidarité avec le peuple palestinien. C'est à Alger que fut ouvert, dès 1963, le premier bureau de l'OLP à l'étranger. C'est le président de l'Assemblée générale, Abdelaziz Bouteflika, qui a permis, en 1974, l'admission de l'OLP à l'ONU. C'est lui qui a rendu possible le discours historique prononcé dans cette instance et devant les chefs d'Etats du monde entier par Yasser Arafat. Autant d'efforts qui ont permis à la lutte palestinienne d'être finalement entendue par la communauté internationale qui, dans la résolution 43/77de l'ONU, «affirme qu'il est nécessaire de permettre au peuple palestinien d'exercer sa souveraineté sur son territoire occupé depuis 1967». Ce qui est exactement le cadre dans lequel les Etats-Unis ont imposé la relance du processus de paix israélo-palestinien qui est en cours. Sauf qu'Israël fait tout pour aboutir à l'échec des négociations. Notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, l'a rappelé jeudi dernier. La poursuite de sa politique de colonisation et de judaïsation, outre le blocus imposé à Ghaza «sont une preuve irréfutable de l'obstination de l'Etat israélien à recourir aux mesures d'escalade à chaque fois qu'il y a une lueur d'espoir pour un règlement pacifique de la question palestinienne» a-t-il souligné. Il est temps que cesse ce conflit qui dure depuis 66 ans. Pour les Palestiniens! Pour l'humanité toute entière!