Des accusations ont été rapportées par la presse selon lesquelles des policiers se sont adonné à de graves actes de torture contre des citoyens à Guerrara. Pour la première fois, les services de la communication de la Dgsn réagissent à de graves accusations rapportées par la presse au sujet de cas de torture pratiqués par des policiers sur des émeutiers? lors des évènements de Guerrarra dans la wilaya de Ghardaïa. «Les services de la police tiennent à respecter les règles juridiques dans l'usage de la force publique et de préserver et de protéger les droits», lit-on dans le communiqué rendu public hier par la Dgsn. «Les mesures prises pour rétablir l'ordre sont conformes à la loi et les principes des droits de l'homme et les services de la police ont travaillé pour assurer la sécurité et la quiétude des citoyens et assurer la bonne marche des activités commerciales et les établissements publiques qui se trouvent dans le lieu du rassemblement», note le document de la Dgsn, soulignant que ce rassemblement n'a pas été autorisé. La Dgsn a démenti dans le même communiqué les déclarations à propos de pratiques attribuées à certains policiers à l'intérieur des commissariats, affirmant qu' «aucune violence n'été exercée sur les citoyens». Le communiqué ajoute que la police a fait son travail dans le respect des droits de l'homme et en traduisant les orientations du général Abdelghani Hamel. Le communiqué est venu suite à une enquête menée par la Dgsn sur les accusations de torture de Mozabites par la police à Guerrara. En effet, il y a trois jours, une commission d'enquête de la Dgsn s'est rendue à Guerrara pour «mettre toute la lumière sur ces prétendues accusations» de dépassements formulées par Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l'homme selon un haut responsable de la police. «La commission a été envoyée immédiatement après les déclarations de M. Fekhar qui accuse les services de sécurité de «racisme» et de «violations des droits humains» à l'égard de la communauté mozabite. M.Fekhar a fait état «d'arrestations sélectives et raciales» et de «mise à nu et de harcèlement sexuel pratiqué sur des détenus à l'intérieur des postes de police». Au lendemain des événements qui ont secoué cette région du pays, des partis politiques et des représentants du mouvement associatif et des ONG, ont dénoncé de graves cas de torture. Images et témoignages à l'appui, les affirmations ont fait le buzz sur la Toile. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) a dénoncé des cas de torture et de violences exercés par les forces de l'ordre sur des jeunes de la ville de Guerrara «Les informations en provenance de nos militants sur place font état de graves dépassements de la part des forces de sécurité. En effet, des arrestations arbitraires, suivies de pratiques de torture, nous ont été signalées. Les témoignages de personnes arrêtées et relâchées décrivent des pratiques inhumaines d'un autre âge, accusant les policiers de les avoir violemment tabassées, déshabillées et arrosées d'eau avant de les exposer au flux d'air froid du climatiseur», explique l'organisation dans un communiqué rendu public. Signé par son président, Noureddine Benissad, le document de la Laddh condamne énergiquement «les agissements des forces de sécurité qui ont outrepassé leur mission de maintien de l'ordre». «De tels mauvais traitements constituent une atteinte grave aux droits de l'homme. La Laddh exige une enquête sérieuse sur ces dépassements et la traduction des auteurs de ces actes devant la justice», a ajouté l'organisation.