D'emblée, le conférencier s'est étalé sur la politique étrangère des Etats-Unis après les évènements du 11 septembre 2001. La politique des Etats-Unis d'Amérique envers l'Afrique du Nord a été au centre de la conférence animée hier par l'expert américain en relations internationales, M.Walter Russel Mead au siège de la fondation Friedrich Ebert Stiftung. D'emblée, le conférencier s'est étalé sur la politique étrangère des Etats-Unis après les évènements du 11 septembre 2001. «Ces événements tragiques constituent un véritable tournant dans l'histoire des USA, ils les ont incités à revoir toute leur politique extérieure et mettre en oeuvre de nouvelles stratégies afin d'endiguer le nouveau phénomène qui frappe la planète entière», a insisté le conférencier qui n'a pas manqué de citer l'exemple de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste, un combat qui date de plus de 10 ans. Il a indiqué, dans ce sens, que cette tragédie a servi de leçon pour son pays qui a pris conscience de la nécessité de coopérer et d'entrer en partenariat avec les autres pays notamment ceux de l'Afrique du Nord. «La lutte antiterroriste, dira-t-il, a beaucoup rapproché nos deux pays qui sont appelés, désormais, à se serrer les coudes afin d'éradiquer cette vague criminelle qui menace les intérêts communs de nos pays.» En fait, l'intérêt qu'accordent les Etats-Unis à l'Algérie ne s'est accentué qu'après ces événements, ce qui les a poussé à reconfigurer et à réviser leur stratégie géopolitique, notamment, face à la menace que présente l'Union européenne qui a réussi à instaurer son hégémonie dans la région du Grand Maghreb. Walter Russel Mead voit dans l'Union européenne un danger non seulement en matière de concurrence mais aussi le berceau de toutes les organisations terroristes. Ces réseaux mêmes «qui sont protégés par les lois de certains pays de l'Union européenne». Pour le conférencier, la lutte antiterroriste ne peut aboutir qu'avec la participation et la coopération avec les autres pays du monde : «C'est une lutte qui doit attaquer tout d'abord les idéologies de ces réseaux terroristes». Concernant le peu d'intérêt qu'accordent les Etats-Unis à l'Algérie par rapport au Maroc et la Tunisie, en matière d'échanges commerciaux notamment, le conférencier a déclaré que «son pays oeuvre pour la constitution d'organisations économiques régionales à l'instar de ce qui a été fait au cours de la guerre froide lorsque les USA ont contribué à la création de l'Otan et de l'Union européenne». Il a avoué toutefois que les Etats-Unis vont «certainement appuyer l'adhésion de l'Algérie à l'Org-anisation mondiale du commerce (OMC), ce qui lui permettra de s'insérer dans la mondialisation». Au sujet du conflit qui ne cesse de s'accentuer au Proche-Orient, notamment après l'assassinat de Cheikh Yacine par l'armée israélienne, M.Mead a tenu à rappeler que cet assassinat «a été condamné par son pays tout comme il a condamné les attentats perpétrés par les kamikazes palestiniens du Hamas». L'orateur s'est dit, par ailleurs, que la paix ne pourra revenir en Palestine qu'avec l'application de la résolution 242 du Conseil de sécurité qui prévoit la fondation d'un Etat palestinien mais «ceci ne peut se réaliser qu'au cas où les Israéliens voteront pour un président favorable au rétablissement de la paix au Proche-Orient». Notons enfin que Walter Russel Mead a «évité» toutes les questions portant sur les évènements tragiques qui se déroulent en Irak.