Les cinq candidats rivaux de Bouteflika sont des «figurants en mal de médiatisation». Le parti d'Aït Ahmed qualifie la dernière élection présidentielle de «mascarade supplémentaire dans un décor usé, sans véritables acteurs politiques». C'est en ces termes que le premier secrétaire du FFS, M.Mammeri, a résumé la position de son parti par rapport au dernier scrutin. Le conférencier a tenu à préciser également que le pays ne disposait pas de partis capables «de relever seuls le défi de gouverner», imputant cet état de fait aux limites imposées aux libertés. Les cinq candidats rivaux de Bouteflika sont réduits par le premier secrétaire du FFS à de simples «figurants, des intermittents du spectacle, en mal de médiatisation et de promotion à l'intérieur du sérail». En des termes à peine voilés, il sont qualifiés comme les complices «de cette mascarade électorale». Le FFS n'envisage aussi en aucun cas, comme certains écrits le prétendent, de «rejoindre l'alliance stratégique, qui développe une ligne différente de celle tracée par Ait Ahmed». Le plus vieux parti d'opposition, qui a opté pour le boycott de l'élection présidentielle, a rendu hommage hier, aux citoyens qui ont refusé «de tomber dans le piège d'une falsification et d'être complice d'un hold-up électoral». Mammeri émet des réserves «quant à la transparence proclamée du scrutin du 8 avril» Parmi les leçons tirées de cette expérience électorale, le FFS retient «l'innovation dans les mécanismes de fraude» par le recours à «l'asservissement des institutions sur une longue durée, avant le jour du scrutin». Il y a aussi le fait que les «vrais décideurs» ont opté pour «la stabilité du système sur la base d'un deal, aux dépens d'une vraie démarche démocratique sur la base d'un contrat politique national avec la société», insiste le conférencier. La crise politique en Algérie est illustrée, selon la vision du FFS par «le divorce entre l'Etat et le peuple. Cette situation n'est pas l'apanage de la Kabylie, mais elle s'avère nationale.» Pour illustrer ses propos, le premier secrétaire du FFS se réfère aux taux de participation. Pour lui, l'abstention constatée à Alger, «dénote une défection grandissante vis-à-vis du processus électoraliste». Quant à la Kabylie, elle serait l'objet, à en croire Djoudi Mammeri d'une «agitation préfabriquée maintenue à dessein par une nébuleuse archaïque et extrémiste», allusion au mouvement citoyen bien entendu. Interrogé sur le comportement du parti en cas de dissolution de l'APN, M.Djoudi Mammeri a précisé que le dernier mot reviendra aux instances dirigeantes du parti, tout en relevant le fait que «la multiplication des élections ne sont pas de nature à contribuer à l'instauration d'une vraie démocratie en Algérie». Un émissaire de l'armée a tenté de convaincre Aït Ahmed de la transparence de la dernière élection présidentielle et d'y participer. Enfin, interpellé sur l'information faisant état de contacts entre son parti et la hiérarchie militaire, le premier secrétaire a indiqué que «des tentatives de contacts» ont eu lieu aux fins de convaincre Aït Ahmed de prendre part à la présidentielle. Il dira que «le président du parti a rejeté catégoriquement l'offre, partant du fait que les jeux sont faits d'avance».