Le divorce est une réalité à ne pas négliger, il prend des courbes phénoménales en Algérie, d'année en année. Le foyer familial ou ce tissu social tant sacré est de plus en plus menacé par la dislocation. Il s'agit là d'un phénomène qui n'est pas nouveau, mais qui prend de l'ampleur ces dernières années. Oran, cette wilaya qui continue à se chercher socialement, semble battre tous les records en matière de divorce en enregistrant cette année plus de 10 000 demandes de divorce qui ont été exprimées par l'un des membres des couples désireux de prendre son destin en main. La famille étant au coeur de la construction sociale est donc menacée. Cela survient au moment où le divorce, ce phénomène socio-psychologique délicat, continue à affecter la société algérienne en prenant des courbes tout aussi fulgurantes. L'union sacrée semble avoir perdu sa valeur. «Les divorces ont explosé ces dernières années», a indiqué un employé du service des mariages. Des questions sont à poser: pourquoi les couples algériens passent à l'acte ultime, qui est le divorce, si promptement? Qu'est-ce qui transforme rapidement la gaieté du mariage en tristesse en recourant au divorce? Certains désignent le nouveau Code de la famille expliquant que «ce dernier a donné plus de marge de manoeuvre pour la femme». D'autres avancent les aléas de la crise économique et sociale. La séparation conjugale est, selon un juriste, accessible depuis la dernière révision du Code de la famille. «Le législateur a facilité la vie aux couples divorcés», a indiqué le même juriste. «Les causes du divorce sont souvent liées au chômage, aux violences faites aux femmes, à l'infidélité, à l'incapacité du mari de fournir un logement, l'incompatibilité entre les conjoints, les désillusions, l'absence de communication, le poids du quotidien, l'immaturité affective et les difficultés sexuelles», a souligné un sociologue expliquant que «le divorce cause une souffrance psychologique au couple qui se répercute négativement sur les enfants qui se retrouvent, dans certains cas, livrés à eux-mêmes en l'absence des deux parents qui sont pris dans le profond tourbillon des difficultés». Le divorce est une réalité à ne pas négliger, il prend des courbes phénoménales en Algérie, d'année en année. De 2007 à 2011, le divorce a connu une hausse de 61%, passant de 34.123 à 55.490 cas enregistrés. La répudiation, ce droit utilisé souvent par l'époux, vient en première place dans les demandes de divorce. En cinq années, 106.614 femmes ont été répudiées. Les femmes sont de plus en plus obligées de recourir au khol'â «pour se libérer d'une vie conjugale infernale». En 2007, 2 466 ont rompu leur union moyennant une compensation versée à leur mari alors qu'en 2011, ce nombre est passé à 7559. Ces chiffres révèlent que la domination masculine prime. Durant ces 05 dernières années, le nombre de divorces en Algérie est passé de 34.123 en 2007 à 55.490 en 2011. Ces chiffres deviennent inquiétants lorsque l'on prend en compte l'évolution des mariages durant ces cinq dernières années. Un autre phénomène non moins négligeable saute aux yeux, les divorces sont, à plus d'un titre, prématurés. En effet, 40% des cas de rupture de liens conjugaux interviennent durant les trois premières années du mariage. Là encore, les demandes de divorce, le plus souvent émanent, du mari. Les femmes, elles, recourent souvent, aux demandes de «tatliq» appelées juridiquement «khôl'â». Par le biais de ce dispositif, la femme peut se retrouver libre, mais tout en perdant ses droits, à savoir le droit au toit ou la «nafaqa». Le nombre de ces cas a presque triplé en l'espace de cinq ans, il est passé de 2 466 en 2007 à 7 559 en 2011.