Les assaillants n'ont pas emporté les dinars algériens qu'ils ont brûlés sur place. Trente mille euros ont été dérobés, suite à un attentat à la bombe ayant visé, jeudi dernier dans la matinée, un véhicule blindé : une Renault 21 servant au transport de fonds. C'est au niveau du lieu dit Tissirt-n'Cheikh, sur la route menant à Mekla à Aïn El Hammam que le véhicule a sauté sur un engin explosif enfoui dans la chaussée. Un engin apparemment actionné à distance par un groupe d'assaillants évalué selon certaines sources à une quarantaine d'éléments, mais fortement armés. Le véhicule blindé a été bien endommagé mais, fort heureusement, les convoyeurs en sont sortis indemnes. Les agresseurs ont pu faire main basse sur le contenu du véhicule, représentant une somme d'argent estimée à 30.000 euros, destinés aux agences bancaires d'Aïn El Hammam. Immédiatement après l'attentat, les forces de l'ordre se sont déployées sur les lieux, ont pu constaté qu'un nombre élevé de billets de banque en dinars algériens avaient été brûlés par les agresseurs. Une opération de recherche a été déclenchée, mais n'a pas encore abouti. Rappelons que cet attentat est le second du genre à viser des convoyeurs de fonds. En effet, récemment, une attaque sur la route menant de Larbaâ Nath-Irathen à Aïn El-Hammam avait ciblé des convoyeurs près de cette dernière localité. L'attentat avait alors fait trois morts dans les rangs des convoyeurs et une importante somme d'argent avait été dérobée. Enfin, et toujours dans ce genre d'attentats, il y a lieu de signaler celui avorté et ayant visé un véhicule de transport de fonds. Les convoyeurs avaient alors forcé un faux barrage pour se rendre sur les chapeaux de roues au commissariat de police de Tigzirt. Les attaques contre les agences bancaires se sont multipliées, ainsi, l'agence de la BNA de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou a fait l'objet d'un hold-up, il y a un peu plus d'une année. Alors que celle d'Azazga a été la cible d'un hold-up, il y a moins d'un mois. Lors de ce méfait, un policier a été assassiné et un autre blessé. Pour revenir à l'attentat de jeudi, des questions viennent à l'esprit. Comment les assaillants étaient-ils au courant de l'itinéraire, de l'horaire et du véhicule utilisé? Dans les deux cas, l'attentat de jeudi dernier et celui qui l'a précédé sur l'axe Larbaâ Nath Irathen - Aïn El Hammam, les agresseurs semblaient au courant de... beaucoup de détails. Seule l'enquête pourra faire toute la lumière sur ces affaires. Une chose reste cependant certaine, c'est que tout concourt à ce que désormais, les transports de fonds soient mieux protégés.