La première session des discussions entre le gouvernement de Damas et l'opposition syrienne sous médiation de l'ONU s'est achevée vendredi à Genève sans aucun résultat tangible. Ces discussions, initiées par les Etats-Unis et la Russie devraient reprendre ́ ́en principe ́ ́ le 10 février, selon l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, l'Algérien Lakhdar Brahimi, par l'intermédiaire duquel les deux parties ont ́ ́dialogué ́ ́ pour la première fois dans une même salle depuis le 25 janvier. Au cours de ce premier face-à-face qui fait suite à la conférence de paix sur la Syrie dite Genève 2, tenue il y a dix jours à Montreux (Suisse), les deux parties ont campé sur leurs positions, le pouvoir insistant sur le fait qu'il ne voulait pas céder sur la transition politique et l'opposition clamant que Damas était ́ ́contraint à négocier ́ ́ sur cette question centrale. Malgré ces désaccords, M.Brahimi a affirmé que la conférence dite de Genève II était un ́ ́début très modeste, mais c'est un début (...) sur lequel on peut construire ́ ́, au cours d'une conférence de presse vendredi. Relevant ́ ́quelques points de convergence ́ ́ et soulignant que ́ ́les deux parties ont pris l'habitude de s'asseoir dans la même pièce ́ ́, M.Brahimi a toutefois reconnu que ́ ́ce fut un démarrage très difficile ́ ́ et qu'il n'y avait ́ ́pas de doute que les positions importantes étaient très éloignées ́ ́. ́ ́Ni dans ce round, ni dans le prochain, ils (les adversaires du gouvernement) ne pourront obtenir de la délégation syrienne aucune concession ́ ́, a ainsi clamé le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, devant quelque 250 manifestants pro-gouvernement rassemblés devant le siège de l'ONU à Genève. Pour sa part, le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem a dit ne pas avoir ́ ́obtenu de résultats tangibles ́ ́ et il a mis en cause le ́ ́manque de responsabilité et de sérieux ́ ́ des dirigeants de l'opposition et ́ ́leur volonté de faire imploser la conférence, comme si nous venions là pour une heure et devions tout leur céder ́ ́. ́ ́J'ai dit à Montreux que personne ne peut remplacer la direction syrienne ́ ́, a insisté M.Mouallem faisant allusion au président Bachar al-Assad dont l'opposition réclame le départ depuis le début du conflit en Syrie. Côté opposition, le chef Ahmad Jarba, a accusé pour sa part le gouvernement syrien de ne pas tenir d' ́ ́engagement sérieux ́ ́ dans les négociations. Les discussions ont la plupart du temps tourné en rond, Damas affirmant que la priorité était de combattre le ́ ́terrorisme ́ ́, tandis que l'opposition maintenait que la transition politique aboutissant au départ du président al-Assad était la voie à suivre pour arrêter la violence. La conférence de Genève II est censée mettre un terme au conflit en Syrie, qui a fait en prés de trois ans selon des estimations, plus de 130.000 morts et plus de neuf millions de réfugiés et de déplacés. Devant l'absence de progrès à Genève, la patronne des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos s'est déclarée ́ ́très déçue ́ ́ que la première série de négociations se soit terminée sans amélioration de l'accès humanitaire aux Syriens pris aux piège des combats. ́ ́Plus de trois millions de gens en Syrie sont bloqués dans des zones où se déroulent de violents combats ou qui sont assiégées par les forces du gouvernement ou l'opposition ́ ́, a-t-elle souligné en citant les régions de Hassakeh (nord-ouest), de Derayya et de la Gouta orientale près de Damas. ́ ́Cette situation est totalement inacceptable ́ ́, a-t-elle affirmé dans un communiqué. ́ ́Nous devons agir d'urgence, les sièges doivent être levés, des cessez-le-feu conclus et les convois autorisés à se déplacer immédiatement et en toute sécurité ́ ́.