Le projet de loi sur les hydrocarbures, que d'aucuns tentent de remettre sur le tapis, n'a été évoqué à aucun moment. Cette fin de printemps s'annonce, pour le moins, très chaude. L'Ugta, qui sait qu'elle a le vent en poupe pour avoir participé activement à la réélection de Bouteflika, mais aussi grâce aux nouvelles orientations données par le président Bouteflika lors de son conseil des ministres, accordant la pleine priorité au pacte social et économique, dans lequel viendrait en somme s'imbriquer la fameuse réconciliation nationale. Dans ce cadre, et alors que la supposée rencontre officielle prévue la semaine prochaine entre le secrétaire général de l'Ugta et le chef du gouvernement et «formellement démentie» par des sources proches de la Centrale, nous apprenons en revanche qu' «au moins deux entretiens informels ont eu lieu entre Ouyahia et Sidi Saïd». L'on ajoute que «les entretiens, constituant une sorte de rounds d'observation, n'ont encore abouti sur aucun accord concret puisque chaque partie a sa propre vision et son rythme dans la conduite de ce genre d'affaires». Bouteflika, qui présidait un conseil des ministres mardi, avait particulièrement insisté sur «la nécessité de mettre en application le pacte social et économique». Depuis que la situation sécuritaire n'est plus une priorité pour le chef de l'Etat, il compte consacrer le plus gros de ses efforts lors de son second mandat à l'accomplissement de ce projet, d'autant que les moyens existent. Cela n'est guère pour déplaire aux dirigeants de la centrale Ugta qui, disent nos sources, sont en passe de finaliser les gros dossiers qu'ils comptent soumettre aux deux grands rendez-vous attendus, sans doute, pour avant la fin de l'année, à savoir la bipartite et la tripartite. Il s'agira notamment, comme nous l'annoncions dans une précédente édition, de la révision à la hausse du Snmg afin qu'il passe, dans le moyen terme, à 15.000 DA, de l'abrogation du fameux article 87bis de la loi 90-11, qui fait que beaucoup de travailleurs ne bénéficient pas équitablement de ces augmentations salariales, de l'adoption du nouveau statut de la Fonction publique, de la réintégration des travailleurs licenciés détenteurs de décisions de justice qui sont au nombre de 2684, mais aussi du paiement des salaires en retard de pas moins de 360.000 travailleurs. Sur ce point précis, on se rappelle que l'Ugta avait renoncé à exiger un Snmg de 12.000 DA, se contentant de seulement 10.000 DA, sous la ferme condition que les entreprises viables, telle que la Snvi, soient soutenues financièrement et que l'ensemble des salaires impayés soient pris en charge par le Trésor public. Il semble que cette seconde condition n'ait toujours pas été prise en charge alors qu'elle est soulevée cycliquement par la Centrale depuis la fin des années 90. En attendant que les contacts soient formalisés et que le calendrier lié au dialogue social soit arrêté, nos sources nous informent qu'une rencontre du secrétariat national de l'Ugta a eu lieu ce mardi sous la présidence de Sidi-Saïd. Alors qu'un communiqué devait être rendu public à son issue, nous apprenons que trois points étaient inscrits à l'ordre du jour. Le premier a concerné «la participation active et efficace de l'Ugta dans la campagne électorale en faveur du président Bouteflika, profitant de l'occasion pour lui adresser ses félicitations, comme le veut la circonstance». Le second a trait à la commémoration des festivités du 1er-Mai. Si le choix a fini par tomber sur Alger et Boumerdès, comme nous l'annoncions dans une précédente édition, le programme exact promet d'être porteur de pas mal de surprises, et pour cause... Le rendez-vous matinal doit voir la venue, au Palais du peuple du chef du gouvernement et des ministres de l'Intérieur, de la Solidarité et de l'Habitat, ce qui pourrait être l'amorce de «prises de langue» constructives concernant certains des dossiers cités plus haut. A la suite des dépôts de gerbes de fleurs à la mémoire d'Aïssat Idir, Belaïd Meziane et Abdelhak Benhamouda, la première pierre sera posée pour la construction de 500 logements à Zemmouri au profit des sinistrés du séisme du 21 mai passé grâce au précieux concours du Fnpos (Fonds national de péréquation des oeuvres sociales). S'agissant du troisième point, enfin, relatif au plan de travail immédiat, les groupes de travail mis en place à la suite de la dernière bipartite ont été réactivés. Il sera, notamment, question de l'accélération dans la mise en place des conventions de branche. Pour ce qui est du fameux dossier relatif à la Fonction publique, une rencontre est prévue la semaine entre des secrétaires nationaux de l'Ugta et le directeur de ce secteur en vue de confronter les projets des uns et des autres. Nos sources, qui tempèrent l'enthousiasme dont il avait été question il y a de cela quelques jours, indiquent qu'«environ 90 % des points soulevés ont déjà trouvé un terrain d'entente». Pour revenir aux points organiques, enfin, le «secrétaire général» de la Fédération des finances et du plan a été rappelé à l'ordre par le secrétariat national et sommé de se conformer aux statuts et règlement intérieur de l'Ugta. Ce dernier, Ahmed Zouaoui, avait commencé «à s'agiter dès que l'ordre lui avait été donné de préparer le congrès de cette fédération, en retard de presque une dizaine d'années». Cette fédération, qui agonise littéralement alors qu'elle était l'une des plus puissantes, ne dispose même plus d'un bureau fédéral, ni même d'un mandat, et encore moins du minimum de crédibilité requis. Dans le cadre de l'assainissement organique, sur lequel le secrétariat national s'était montré quelque peu laxiste à cause de la présidentielle, un calendrier doit être finalisé incessamment afin que l'ensemble des instances horizontales et verticales se conforment aux mêmes directives. Un programme chargé en perspective...