Pour eux, cette sortie ne favorise plus le climat politique et donne une mauvaise image du pays qui s'apprête à organiser l'élection présidentielle. La sortie fracassante du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a choqué plus d'un. La classe politique n'arrive pas à avaler l'attaque furieuse du chef du parti majoritaire contre l'institution militaire. Grave, inconcevable et irresponsable sont les différentes expressions utilisées pour qualifier l'acharnement de Amar Saâdani contre le département des renseignement et de la sécurité (DRS). Pour eux, cette sortie ne favorise plus le climat politique et donne une mauvaise image du pays, l'Algérie, qui s'apprête à organiser l'élection présidentielle. L'ancien ministre de la Communication, Abdelaziz Rehabi, qualifie ces déclarations de précédent. «C'est une déclaration grave qui émane du chef du parti de la majorité, à l'égard d'une institution militaire dont le premier chef des armées est le président de la République, qui est également le président du FLN», a affirmé M.Rehabi dans un entretien téléphonique. Selon lui, c'est une situation inédite, car il ne s'agit pas d'un parti de l'opposition. «C'est le chef d'un parti présidentiel qui est tenu par le devoir de réserve envers des institutions de l'Etat», a-t-il déclaré en précisant que Saâdani replonge le pays dans l'histoire «de qui-tue-qui». Plus grave, M.Rehabi estime qu'à travers de telles déclarations, c'est l'image du pays qui est salie. «Nous donnons une image indigne et peu reluisante de notre pays à l'opinion internationale», a-t-il dit avant de conclure. Le Parti des travailleurs estime que la situation est très grave. «Cela confirme nos inquiétudes, que le climat n'est pas favorable pour organiser l'élection présidentielle», a déclaré sans ambages le porte-parole du PT, Djelloul Djoudi. Ce dernier a fait savoir que la direction du parti est en train de faire une lecture sur ces déclarations. Le RND ne voit pas d'un bon oeil les déclarations du chef de file du FLN. «Au RND, on est pour la stabilité et nous estimons que ces choses n'ont pas lieu d'être, car de telles déclarations ne favorisent pas le climat pour que l'élection se déroule dans le calme», a affirmé son porte-parole Nouara Djaâffar. En d'autres termes, la représentante du RND estime qu'en s'attaquant aux institutions, cela ne va pas servir l'Algérie. Effectivement, la sortie médiatique de Saâdani tombe au mauvais moment. Au lieu de contribuer à détendre l'atmosphère pour préparer le rendez-vous électoral dans de bonnes conditions, le SG de la première force du pays fait dans la provocation, en accusant ouvertement l'institution militaire d'avoir échoué dans sa mission. Des propos qui vont certainement déplaire à la Grande Muette. Le candidat à la présidentielle, le général Yala, a défendu la peau de son institution. Qualifiant ses propos de graves accusations publiques, Yala accuse Saâdani d'agir «contre la sécurité du pays». «Le secrétaire général du FLN vient une nouvelle fois de porter de graves accusations publiques contre nos services de sécurité, sans les étayer. Ce sinistre personnage, dont tout le monde sait qu'il n'aurait jamais dû accéder à ce niveau de responsabilité, agit ouvertement contre la sécurité du pays», indique le général dans un communiqué rendu public hier. Le candidat à la prochaine présidentielle juge les propos de Saâdani d'«agissements inacceptables». «Nous refusons toute atteinte aux organes qui sont chargés d'assurer la sécurité du pays, car ils constituent le système immunitaire qui protège la nation contre toutes les agressions, d'où qu'elles viennent», a-t-il martelé. Dans un entretien accordé lundi dernier au site électronique «Tout sur l'Algérie», le secrétaire général du FLN a tiré à boulets rouges sur le département des renseignements et de la sécurité.