Au lieu d'évoquer les problèmes des citoyens et de chercher les solutions aux différentes crises qui secouent l'Ecole algérienne, Ghardaïa, des parties se noient dans une polémique stérile qui ne sert ni l'intérêt du pays ni celui du peuple. Le feuilleton des polémiques se poursuit. La scène politique n'est pas près de renouer avec le débat d'idées. Elle assiste à une véritable «hémorragie» ces derniers jours. Des déclarations fracassantes, des accusations choquantes échangées par presse interposée tenant pour témoin l'opinion publique. Aucun ne s'attendait à un tel scénario! Après une accalmie marquée par le flou et le suspense, les Algériens se réveillent sur un choc. Des sujets qui étaient quelques mois un tabou font la une de l'actualité nationale. Alors que le rendez-vous électoral approche à grands pas, le centre de débat n'est plus la présidentielle. La polémique s'installe pour occulter le débat sur les vraies préoccupations des Algériens et les enjeux de cette élection en rendant l'ambiance électrique. Les candidats ne font plus l'actualité. Des acteurs qui étaient à l'ombre s'affichent pour animer la scène. La sortie fracassante du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani contre le patron du département du renseignement et de la sécurité (DRS) a provoqué un véritable séisme politique. Le duel Saâdani- DRS n'en finit pas de susciter des réactions de part et d'autre en créant un climat d'inquiétude et d'incertitude dans le pays au moment où la situation n'est guère reluisante. Saâdani a osé offenser l'un des responsables militaires les plus redoutables qui incarne l'autre face du pouvoir, en l'occurrence le général-major, Mohamed Mediene. Une ligne rouge que même le vieux parti de l'opposition n'a jamais franchi. La classe politique était unanime dans sa réaction. Une atteinte à l'institution militaire qui est symbole de la souveraineté nationale, est inadmissible et inconcevable de la part d'un responsable de la première force politique du pays. Les réactions d'indignation sont exprimées au quotidien. Pour les observateurs de la scène politique, cette polémique a sérieusement touché aux équilibres du pouvoir et traduit l'existence d'un malaise au sommet de l'Etat. A qui profite cette situation? Pourquoi intervient-elle maintenant? Ce sont les questions qui tracassent, sans doute, la classe politique en particulier et les Algériens, en général. Les observateurs sont persuadés que l'enjeu de la présidentielle et le 4e mandat sont derrière cette histoire. Le pire est que ce feuilleton n'est pas le seul. Alors que les Algériens n'ont pas encore digéré la pilule de la crise Saâdani-DRS, un autre feuilleton commence. L'ancien capitaine du DRS et patron du quotidien Mon Journal porte de graves accusations à l'encontre de Saïd Bouteflika. Non seulement il l'accuse de vol et de corruption, mais Hichem Aboud s'en prend même à sa vie privée. «Apportant les dernières touches à un ouvrage littéraire que je consacre à l'Algérie sous le régime des Bouteflika, j'ai recueilli une masse d'informations et de témoignages vous concernant. Dans leur quasi-totalité, ces informations ne vous sont guère favorables», écrit Hichem Aboud dans sa lettre adressée au frère du président Bouteflika et publiée par TSA. En réaction, le frère du président, Saïd Bouteflika, juge «inacceptables» les propos de Hichem Aboud contenus dans la lettre. «Les accusations portées dans cette lettre sont tellement graves qu'elles ne touchent pas uniquement ma personne, mais portent atteinte à tout un peuple qui n'accepterait pas que le frère du Président puisse avoir de tels comportements», a-t-il affirmé dans une déclaration au site électronique TSA. Le frère du président promet de poursuivre en justice l'auteur du livre L'Algérie des Bouteflika. «Je ne vais pas me taire et je vais porter plainte contre Hichem Aboud que j'ai jamais eu à connaître», ajoute Saïd Bouteflika. Ce scénario n'est qu'à son début. Les Algériens auront certainement beaucoup à apprendre. Même la famille révolutionnaire n'a pas échappé à cette tempête. La polémique Yacef Saâdi-Zohra Drif continue d'alimenter les colonnes de la presse en remettant en question l'histoire de la Révolution nationale et le sacrifice des martyrs. Ces polémiques qui interviennent à la veille de la présidentielle n'arrangent en aucun cas la situation. Au lieu d'évoquer les problèmes des citoyens et de chercher les solutions aux différentes crises qui secouent l'Ecole algérienne, Ghardaïa, des parties se noient dans une polémique stérile qui ne sert ni l'intérêt du pays ni celui du peuple.