Faut-il tourner la page de cet épisode difficile? L'Algérie «entretient des relations normales et diversifiées avec le Maroc et privilégie toujours la solution pacifique en cas de différends», a déclaré le 12 février le chef de la diplomatie algérienne. L'Algérie a opté pour la voie de la sagesse. Le Maroc lui emboîtera-t-il le pas? Le ministre algérien des Affaires étrangères ne s'est pas posé la question. Il a cependant, en partisan, reconnu et attesté du dialogue et de la paix que lui confère son statut confirmé de diplomate chevronné, indiqué le traitement à administrer aux différends qui opposent les deux pays. Sans remuer le couteau dans la plaie. Faire particulièrement référence aux accusations et aux attaques verbales qui ont visé l'Algérie ces derniers jours. Faut-il tourner la page de cet épisode difficile qui a sérieusement ébranlé les relations entre les deux pays? Certainement. A défaut, il serait judicieux de ne point rajouter de l'huile sur le feu. Comment le dire dans un langage diplomatique? Ramtane Lamamra en fait la démonstration. Les divergences de vues des deux pays autour de questions politiques «ne doivent en aucun cas se répercuter négativement sur les relations entre deux pays voisins», a indiqué mercredi dernier, le chef de la diplomatie algérienne dans une interview accordée à la chaîne de télévision Russia Today en marge de sa visite de travail en Russie. Les relations entre l'Algérie et le Maroc ont pourtant frisé la rupture diplomatique. Notamment après l'épisode de l'emblème national du consulat d'Algérie à Casablanca, profané par un membre des Jeunesses royalistes le jour où l'on célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Les ponts n'ont apparemment pas été rompus. L'Algérie «entretient des relations normales et diversifiées avec le Maroc et privilégie toujours la solution pacifique en cas de différends», a affirmé mercredi dernier le ministre algérien des Affaires étrangères. De quels types sont-elles? «Ce sont des relations diplomatiques, commerciales et culturelles que l'Algérie entretient avec les frères au Maroc, outre les liens qui unissent les deux peuples et les citoyens des deux pays» a-t-il précisé tout en notant que «certains incidents surviennent de temps à autre». Quels traitements faut-il leur réserver dans ce cas? «Nous souhaiterions qu'ils n'aient pas lieu, mais lorsqu'ils se produisent, nous privilégions toujours en Algérie la solution pacifique à tous les différends», a-t-il ajouté. Parmi les divergences qui minent les relations entre les deux pays, la question du Sahara occidental demeure centrale. Les a-t-elle empêchés de coopérer? Le processus de décolonisation au Sahara occidental «existe depuis 40 ans, mais cela n'a pas empêché l'Algérie ni le Maroc de procéder à des échanges de visites et de participer à la création de l'Union du Maghreb arabe et à d'autres rencontres internationales» a tenu à faire remarquer Ramtane Lamamra. «Nous avons, de tout temps, manifesté notre volonté de développer les relations bilatérales et de redynamiser l'action maghrébine susceptible de contribuer à l'instauration d'un climat favorable à la région toute entière», a souligné le chef de la diplomatie algérienne qui a réaffirmé l'attachement de l'Algérie au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément à la doctrine de l'ONU, par des négociations entre les deux parties au conflit, en l'occurrence le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Ce à quoi s'est attelé Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'ONU, pour le Sahara occidental «pour qu'ensuite le peuple sahraoui soit en mesure d'exprimer sa volonté à travers un référendum libre et régulier», a-t-il fait observer tout en soulignant que l'Algérie «n'est pas partie au conflit et ne dicte à aucune autre partie la conduite à tenir lors du référendum». «La voie la plus sage et la mieux indiquée pour le règlement de ce type de conflit consiste à se conformer à la volonté du peuple en question», a recommandé M. Lamamra.