"L'Algérie n'est pas partie au conflit (du Sahara occidental) et ne dicte à aucune autre partie la conduite à tenir lors du référendum". Cette réaffirmation du ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, parue dans le contenu de l'interview qu'il a accordée à la chaîne "Russia Today", s'impose plus que jamais pour contrecarrer les attaques répétées du Maroc à l'encontre de notre pays, et également un autre éclaircissement en direction de la communauté internationale. Dans ce cadre, l'Algérie, en vertu du principe de bon voisinage et des liens historiques entre les deux peuples frères, s'est toujours efforcée de faire dans la plus grande sagesse pour éloigner la question du Sahara occidental de ses relations avec le voisin de l'Ouest, privilégiant de ce fait la piste de la solution pacifique en "cas de différends", tout en affirmant avec la plus forte constante: "L'attachement de l'Algérie au droit du peuple sahraoui à son autodétermination, un droit qui passe conformément à la doctrine de l'ONU par des négociations entre les deux parties en conflit, en l'occurrence le Royaume du Maroc et le Front Polisario". (Dixit R. Lamamra). Les autorités algériennes plus que jamais attachées à ce principe d'accorder au peuple sahraoui sa liberté et sa souveraineté, sont convaincues qu'en vertu des règles et des principes de la Charte des Nations unies et celles présidant à la décolonisation des territoires occupés à travers les différents continents, que le Maroc tiendrait compte un jour ou l'autre des considérations du peuple sahraoui à sa liberté et à son indépendance, notamment qu'il est constaté avec satisfaction que l'immense majorité de la communauté internationale a fait preuve de cette attitude, qui, faut-il le rappeler, prend davantage d'ampleur, avec le retour dans la région de l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross. A ce titre, le ministre des Affaires étrangères, M. Lamamra, a tenu à préciser dans la même interview à "Russia Today": "L'Algérie demeure fidèle à son histoire contemporaine, elle qui a arraché son indépendance après une guerre sans merci et après avoir accepté l'idée d'un référendum d'autodétermination en dépit du prix fort qu'elle a payé pour l'indépendance et la liberté". En dépit de tous ces prémices visant à rendre au peuple sahraoui sa dignité et sa souveraineté, il y a comme toujours des obstacles qui se dressent sur son chemin à son autodétermination. Les nombreux épisodes de fuite en avant et de blocage de ce référendum en témoignent. En parallèle aux très nombreux coups bas du Maroc, l'Algérie, Etat et peuple, continue d'apprécier les "relations normales et diversifiées avec le Maroc" sur les plans diplomatique, commercial et culturel, mais très certainement pas sur le plan politique. Il y a regret d'autant plus qu'aujourd'hui, la monarchie marocaine passe outre ses relations amicales, fraternelles désirées au plus haut degré par l'Algérie, en passant à des positions et à des arguments auxquels notre pays ne s'y prête pas tant ils ne sont aucunement bénéfiques à l'intégration maghrébine, ni de défense sincère de la souveraineté de la région, ni moins encore au droit des Sahraouis à décider de leur propre volonté. En réalité, nos frères marocains opèrent avec leur propre concept abstrait, d'une certaine stérilité et d'un certain désistement flagrant envers les intérêts du Grand Maghreb au profit d'autres concepts de déchirement de toute la région.