Les acquis obtenus par la femme ont été mis en avant, sans pour autant manquer de relever les insuffisances juridiques. Les participants à une Journée parlementaire sur le thème «Les droits socio-économiques de la femme» ont mis en évidence, hier, les avancées de la condition féminine dans le pays, sans omettre de rappeler qu'il reste beaucoup à faire dans ce domaine qui est la promotion des droits socio-économiques de la femme. La journée a été organisée, hier, par la commission des affaires juridiques, de l'administration et des libertés à l'APN (Assemblée populaire nationale). Dans son allocution, Mme Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a indiqué que «les acquis de la femme sont indéniables».Elle a expliqué que «les droits socio-économiques et les droits politiques de la femme, sont des droits complémentaires». Selon elle, ces droits ne peuvent se concrétiser et s'appliquer sur le terrain en l'absence de sécurité et de stabilité. Mme Bendjaballah a souligné dans ce sens que «par le passé, malgré la protection de ces lois par la Constitution, il y avait des tentatives pour exclure la femme». Mme Bendjaballah s'est dit «très heureuse que les femmes soient présentes au Parlement avec un taux de 30%». Elle a rappelé également, la charte de la femme travailleuse, adoptée la semaine dernière, qui appelle à «consacrer un quota de 30% d'emplois aux femmes dans tous les domaines». Le président de l'APN, Ould Khelifa, a affirmé dans son allocution qu'en «Algérie, il n'existe pas de discrimination sexiste dans les rémunérations». Le président de l'APN a évoqué les acquis obtenus par la femme, notamment son entrée au Parlement. Pour sa part, la vice-présidente de l'APN, Mme Salima Athmani, qui a loué la politique des pouvoirs publics pour la promotion des droits de la femme, a néanmoins avoué que des insuffisances existent, notamment le problème du transport des enfants. Elle a appelé dans ce sens à «la généralisation des transports scolaires». Elle n'a pas manqué de rappeler que la gent féminine est présente à hauteur de 30% à l'APN, soit 146 femmes. Mme Athmani a plaidé pour que «les droits de la femme soient renforcés sur tous les plans, pour qu'elle puisse jouer pleinement son rôle dans la société». Lors de son intervention, Mme Mounia Meslem, membre du Conseil national de la famille et de la femme, et avocate, a parlé de l'évolution du cadre juridique relatif à la femme depuis l'indépendance à ce jour. Elle a insisté sur le rôle de la femme durant les dix dernières années. «On doit donner la chance à la femme algérienne pour qu'elle puisse participer dans l'économie». Elle a indiqué en tant qu'avocate que les lois relatives aux droits de la femme sont bel et bien existantes dans la Constitution, seulement la réalité sur le terrain est tout autre. Elle déplore également «le manque de femmes dans les postes de prise de décisions». Mme Meslem a indiqué qu'une réflexion a été engagée pour «mettre en place une loi qui incrimine les actes d'agression contre les femmes». Mme Larfi Kessal, vice-présidente de l'APN a souligné, lors de son intervention que «malgré les acquis obtenus, il reste du chemin à faire». Elle propose dans ce cadre de «revoir le Code de la famille». «Je crois qu'il faut changer certaines mentalités à l'égard des femmes» a-t-elle souligné, concernant la violence faite aux femmes.