Le renouvellement des instances se fera démocratiquement au début du mois prochain. Contrairement à la rumeur, il n'existe pas de « grand conflit » dans les rangs du groupe parlementaire du FLN. La confirmation nous en a été donnée hier par les leaders des deux parties sensées se disputer le contrôle de cette instance. Ainsi, M.Daâdoua, membre de la coordination nationale du mouvement de redressement, député chargé des élus, nous a-t-il indiqué que «des rencontres régulières ont lieu dans le but d'aplanir les divergences et de se conduire comme un groupe homogène lors des grands rendez-vous qui nous attendent». L'allusion, très claire, concerne les prochains débats autour du programme du gouvernement, qui n'est autre que celui du président Bouteflika. Si, pour les députés redresseurs, le problème ne se pose même pas, il semble qu'il en va de même pour l'autre camp. Ce dernier, conduit par Abbas Mikhalif, avait déjà eu, au plus fort du bras de fer Bouteflika-Benflis, à voter en faveur des ordonnances présidentielles alors qu'il les dénonçait dans un mémorandum comme étant des atteintes à la Constitution. La «raison d'Etat», de même que «la préservation des intérêts et acquis du FLN» sont ainsi passés régulièrement au-dessus des conflits programmatiques. Sans doute en sera-t-il de même par la suite, sachant que des partis comme le RND et le MSP ne rêvent que d'une grave crise parlementaire qui conduirait à la dissolution de l'APN avec une reconfiguration politique qui mettrait entre les mains du parti d'Ouyahia l'ensemble des cartes maîtresses disponibles. Daâdoua, qui refuse de s'attaquer à quiconque, laisse le soin à Mikhalif de décider en son âme et conscience s'il doit partir ou pas. Or, ce dernier, que nous avons également joint par téléphone, nous a assuré que «les raisons des divergences apparues au sein du groupe parlementaire étaient dépassées depuis la présidentielle d'avril 2004». Lui aussi nous confirme l'existence de contacts réguliers d'aplanissement de l'ensemble des différends qui existaient par le passé. Gardant une grande assurance en lui-même, Mikhalif ajoute que «le renouvellement des postes de direction, hormis celui de la présidence de l'Apn, se fera selon le règlement intérieur au début du mois prochain». Ainsi, la présidence du groupe, de même que celle des commissions, se feront via les urnes comme cela se fait annuellement depuis 2002. Notre interlocuteur, qui semble en phase avec la majorité des redresseurs, pointe quand même un doigt accusateur en direction de certains «extrémistes qui refusent le verdict des urnes et préfèrent le fait accompli en tentant de recourir à la politique des quotas parce qu'ils savent qu'ils n'ont aucune chance face à leurs pairs pour avoir été absents de l'hémicycle pendant les deux années passées». Le groupe parlementaire, qui recouvre petit à petit son homogénéité et qui a déjà eu à tenir des séances de travail aussi bien avec Abdelaziz Belkhadem qu'avec Abdelkrim Abada, met ainsi toutes les chances de son côté pour préserver la chambre basse du parlement et, partant, sa majorité parlementaire. C'est d'autant plus vrai que même les gens qui étaient hostiles à la candidature de Bouteflika s'accordent à dire, aujourd'hui, comme le souligne le responsable de la direction provisoire du FLN, qu'il n'existe pas une grande différence entre le programme du président et celui du parti. Pour finir, enfin, l'ensemble des informations que nous avons pu récolter hier auprès de nombre de députés, ont confirmé que «le poste de Karim Younès, président de l'APN, n'est pas du tout remis en question, contrairement à ce qu'ont tenté de faire croire certains».