La démocratie prônée par ce parti devra avant tout s'appliquer dans ses rangs. Une grande polémique vient de se déclencher dans les rangs du groupe parlementaire du FLN à l'occasion du renouvellement de ses postes directionnels au sein de l'APN. Détenteur d'une majorité absolue au niveau de cette chambre, avec pas moins de 199 sièges sur les 380 qu'elle compte, le FLN dispose de pas moins de 23 postes à pourvoir ne laissant aux autres partis que 21 «portefeuilles». A la faveur de ces chiffres, jetés succinctement, on comprend mieux le grand bras de fer qui a lieu présentement, dans les rangs de ce groupe parlementaire. Pas moins de 140 députés ont en effet signé une motion, transmise ce jeudi au secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, afin de lui demander que ce soit l'urne qui tranche dans le choix des représentants du FLN en qualité de vice-présidents de l'APN, présidents, vice-présidents et assesseurs de commissions. Une source, proche des initiateurs de cette démarche, nous explique que «cette option répond à un objectif très simple, celui d'appliquer la démocratie avant tout dans nos rangs avant de vouloir la défendre et la promouvoir dans le pays tout entier». Nos sources ajoutent que «contrairement à certaines informations distillées par la presse, le secrétaire général du FLN n'a pas du tout rejeté cette motion». Ils en veulent pour preuve irréfutable le fait que «le même processus démocratique, via les urnes, a eu lieu l'année passée, sans accroc, en matière de renouvellement des postes dirigeants du Fln au sein de l'APN». Le FLN, véritable «front», traversé par bon nombre de courants, connaît de pareils tiraillements, qualifiés de «tout à fait logiques et sains» aux yeux des cadres et militants que nous avons pu joindre hier. Tout porte à croire, donc, que la polémique ira en s'estompant avant de disparaître totalement une fois que cette opération se sera déroulée, c'est-à-dire d'ici à la fin de ce mois. Sur un tout autre plan, qui n'est toutefois pas sans lien avec ces fameux «tiraillements», nos sources nous apprennent que l'opération de mise en place des commissions transitoires venues remplacer les mouhafadhas en attendant de nouvelles élections de renouvellement, connaissent de nombreux problèmes au sein des principales wilayas du pays à commencer par Alger, Constantine et Oran. Seules quelques rares wilayas ont pu échapper à cette tendance quasi générale, où les délégués de Belkhadem ne sont pas les bienvenus et où la guerre larvée entre les coordinateurs et les mouhafedhs se poursuit de manière incessante et, bien souvent, inquiétante. La wilaya de Souk Ahras, toutefois, a réussi à sortir du lot. Hier, en effet, le délégué de Belkhadem, Lazhar Fellah, accompagné de nombreux députés et cadres dirigeants du FLN, a réussi à réunir plus de 400 militants venus de tous les coins de la wilaya pour mettre en place la commission de transition dans un climat serein. A la suite du discours de sensibilisation de Fellah, la décision a été prise d'aller vite vers une large campagne d'explication afin que la même opération se déroule rapidement au sein des kasmas et que les structures soient renouvelées démocratiquement avant la prochaine rentrée sociale.