«Karim Younès n'a pas l'intention de démissionner, et il n'y a aucune raison qui le pousse à prendre une pareille décision», c'est ce que nous a déclaré M. Abdelkader Zidouk, vice-président de l'APN et membre du FLN, Une position réitérée après la fin des travaux du bureau de l'APN qui s'est réuni hier, pour la première fois depuis l'élection présidentielle. Notre interlocuteur précise qu'il n'a jamais été question, dans la réunion d'hier, de discuter le sort de Karim Younès, élu pour la durée de la législature, ce qui exige que «la décision de se retirer doit, dans ce cas précis, émaner personnellement du président de l'APN», précise-t-il. Cette mise au point va à contre-courant des informations circulant depuis le 9 avril et laissant croire à une démission imminente du troisième homme de l'Etat, et ce, après l'échec fracassant de Benflis à la présidentielle. Mais surtout suite au retrait de ce dernier du secrétariat général du FLN. Zidouk va plus loin et précise que Karim Younès est le représentant du parti majoritaire. L'époque du FLN redresseur et FLN pro-Benflis est révolue, la hache de guerre est enterrée. «Aujourd'hui, il n'y a qu'un seul FLN uni et solidaire et tous les députés sont conscients des enjeux qui les attendent», affirme-t-il. Et d'ajouter : «Un combat qu'ils veulent mener ensemble parce qu'il n'y a ni vainqueur ni vaincu. L'intérêt du parti passe avant tout.» Un discours réconciliateur tenu aussi par le chef de la diplomatie algérienne Belkhadem, lequel avait réuni dimanche les deux frères ennemis après la cérémonie d'investiture du président Bouteflika. Une information confirmée par M.Daâdoua, député «redresseur». Contacté par nos soins, ce dernier nous a affirmé, «qu'à aucun moment les redresseurs n'ont demandé le départ de Karim Younès. Le mouvement visait la direction du parti qui a fait dévier le FLN de sa ligne politique et historique.» Cette déclaration, qui renforce la tendance réconciliatrice au sein du parti, ne risque-t-elle pas de créer une crise au sein de l'alliance stratégique ? Rappelons, à ce sujet, que Miloud Chorfi, le chef du groupe parlementaire du RND, a pris publiquement position contre Karim Younès. Ce dernier a déclaré, à partir d'Oran, que «le futur président de l'APN doit être issu de l'alliance». Le MSP, qui s'est abstenu d'entretenir des positions publiques sur le sujet, misait aussi sur son candidat pour remplacer Karim Younès. Notons également que la charte signée par les meneurs de l'alliance stratégique à la veille de la présidentielle prévoit, notamment, le renforcement de la coordination au sein de l'institution législative. Il est à préciser que le président mise beaucoup sur la stabilité de l'APN pour éviter une crise institutionnelle, d'autant plus qu'il inscrit dans son agenda des rendez-vous décisifs, à l'image de la révision de la Constitution. Une cohésion au sein de la chambre basse ne peut que le servir. A ce sujet, des observateurs évoquent un éventuel arbitrage du président pour désamorcer toute crise éventuelle que pourrait traverser l'alliance, un mouvement qui s'est révélé le principal appui à Bouteflika durant sa campagne électorale. Si on revient sur la réunion du bureau de l'Assemblée populaire nationale, présidée par Karim Younès, l'on note que trois dossiers y ont été abordés. Il s'agit de prime abord, de la réponse du gouvernement au projet sur la levée de l'état d'urgence proposée par le MSP. Un dossier qui a été transféré à la commission de la Défense de l'APN. Le MSP, selon nos sources, n'a pas révélé son intention de retirer le projet, mais tout porte à croire que la décision ne saurait tarder. Le président du parti, M.Bouguerra Soltani avait donné le ton, dimanche, à l'occasion de la réunion ayant regroupé les députés des deux chambres. Les vice-présidents de l'APN ont passé en revue les 16 projets proposés à la chambre basse ainsi que la question relative aux dons des députés au profit des sinistrés de Boumerdès.