«Le code de la famille dépasse l'alliance, cette dernière a une durée de vie de cinq ans mais la loi est éternelle et se base sur des principes irrévocables.» L'alliance stratégique vit-elle ces derniers jours? Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), M.Bouguera Soltani met en garde: «Le code de la famille prime sur l'alliance stratégique.» Dans un meeting qu'il a animé jeudi à la salle Rouiched d'Hussein Dey, laquelle réunion entre dans le cadre de la mobilisation du parti contre le projet de loi portant amendement du code de la famille, le conférencier, tout en réitérant son attachement au pacte signé à la veille de la présidentielle dira: «Nous restons fidèles à l'alliance», n'a pas écarté cette thèse: «Le parti défendra le contrat jusqu'au bout et nous ferons tout pour que nous ne soyons pas à l'origine de l'échec.» Mais la crise au sein de l'alliance semble atteindre le sommet. Pour la première fois depuis la signature de son pacte, le 16 février 2004, Bouguerra Soltani reconnaît devant ses militants que l'alliance stratégique est bel et bien une coalition conjoncturelle qui finira par s'éclipser de la scène politique nationale une fois qu'elle aura perdu sa raison d'être. En d'autres termes, le président du MSP mise sur l'échec certain de l'alliance. Il a, à ce sujet, déclaré que «le code de la famille dépasse l'alliance, cette dernière a une durée de vie de cinq ans mais la loi est éternelle et se base sur des principes irrévocables». Bouguerra Soltani, quelques mois auparavant, tirait à boulets rouges sur les lectures politiques ayant semé le doute sur la crédibilité de ce nouveau pôle politique. Il n'a pas cessé de clamer que «nous avons conclu une alliance stratégique, qui dépasse un quelconque cadre conjoncturel. Une stratégie à long terme. Ces objectifs principaux étant de sauver l'Algérie du danger et de faire bloc contre les surenchères politiques au nom de l'intérêt national. Des objectifs qu'aucun parti, seul, ne pouvait réaliser». D'aucuns s'accordent à constater que ce changement dans le ton n'est guère étranger à cette formation, connue pour son entrisme et les spectaculaires «retournements de veste». Le MSP, rappelons-le, s'est retiré du groupe des 10+1 pour intégrer ensuite l'alliance stratégique. En l'espace de quelques semaines, le parti s'est projeté dans deux univers politiques diamétralement opposés. Si pour certains observateurs, le parti donnait l'image d'une formation qui se perdait ou se recherchait, certains observateurs n'ont pas hésité à l'accuser, cependant, d'entrisme. Un entrisme défendu paradoxalement et officiellement. Dans un entretien accordé à l'Expression, le président du parti a déclaré que «nous percevons l'alliance comme une société par actions. Les taux d'intérêts dépendront du capital engagé par chacun des actionnaires». Un secret de polichinelle pour les observateurs avérés. Bouguerra Soltani a défendu aussi son droit de «défendre ses convictions». Dans un message adressé à ces partenaires, il a lancé que «si les avis divergent, que chacun de nous ait la sagesse de respecter les opinions des autres». Et pour ceux qu'il l'accuse de mener une guerre contre le courant laïque, il dira «c'est une fierté pour nous». Fidèle à sa duplicité, il revient à la charge plus loin pour exhorter les Algériens à protéger ce dossier qui concerne tout le monde, des «surenchères politiques et idéologiques». «Nous appartenons tous à une même famille» lance-t-il. Le MSP, qui a menacé en des termes très peu voilés de quitter l'alliance, n'est pas pour autant prêt à renoncer à son soutien «stratégique» au président de la République. Jeudi, Bouguerra Soltani a ménagé M. Abdelaziz Bouteflika des critiques, allant même jusqu'a prendre sa défense. «Le peuple ne doit pas être induit en erreur. Le projet en question n'est pas l'oeuvre du président de la République, mais des courants qui visent l'Islam». Pour Bouguerra Soltani, la priorité des priorités doit être «la réconciliation nationale défendue par le président de la République et son chef du gouvernement dans leur programmes». Enfin, le MSP qui prône l'enrichissement dans le respect des préceptes de l'Islam promet de rendre publique dans les jours à venir son alternative au projet de loi très controversé.