Des réfugiés syriens en train de mendier à El Bahia, une image qui se banalise Tous les chemins mènent à l'exercice de la... mendicité. Des personnes se font passer pour des pauvres en tendant la main. Pauvreté réelle ou délibérément provoquée? Les associations à caractère social ne font aucunement de ségrégation ni discrimination en venant à la rescousse des familles démunies. Cela se passe pendant que le phénomène de la mendicité prend des courbes fulgurantes: faire la manche est devenu un simple exercice de routine. A l'instar du reste du pays, la wilaya d'Oran, en particulier son chef-lieu, est transformée comme un réceptacle où se rencontrent des mendiants venant de toutes parts de l'Ouest pour quémander en usant de tous les moyens pouvant amadouer les passants. La mendicité ou encore la pauvreté provoquée, a gagné tous les seuils de l'entendement. Aucun des dispositifs mis en place n'a pu stopper l'avancée, à pas de géants, du fléau. Les bilans fournis par les services sociaux sont révélateurs d'une telle évidence: plus de 2300 mendiants qui sillonnent les artères de la ville viennent d'être recensés par les services de l'action sociale de la wilaya d'Oran. La majeure partie de ceux-là est constituée, outre de mendiants locaux, de Maliens et Syriens qui ont fui la guerre dans leurs pays respectifs. Ceux-là sont bien pris en charge par les populations en leur offrant des vêtements et de la nourriture. Mais, le phénomène est loin d'être vaincu de sitôt. A Oran, des hommes, des femmes et même des enfants sillonnent les artères et les quartiers de la ville, se groupent devant les entrées des mosquées, parcourent les marchés en lançant des slogans spéciaux, question d'attirer la compassion des passants. D'autres usent et abusent en exploitant des enfants, des hommes et femmes malades et des handicapés pendant que d'autres n'hésitent pas à exhiber des ordonnances médicales. Tous les chemins mènent à l'exercice de la... mendicité. Des personnes se font passer pour des pauvres en tendant la main: la finalité recherchée étant d'amasser le maximum de sous. Les Oranais ne sont pas dupes au point de faire don de leur argent au premier demandeur. En faisant la part des choses, les bienfaiteurs optent pour le placement de leurs pièces de monnaie dans les bonnes mains, celles des nécessiteux, que d'encourager la mendicité professionnelle. «Personnellement, je ne donne pas d'argent à ces gens, je ne veux pas contribuer à leur fortune, n'empêche qu'il y a des gens vraiment nécessiteux, mais ces faux mendiants ont tout faussé», dira le jeune Mohamed. Et d'expliquer en affirmant que «plusieurs dizaines de mendiants ont engrangé des fortunes grâce à l'exploitation des enfants et personnes aux besoins exceptionnels, les handicapés». Les Subsahariens rivalisent avec les locaux! La mendicité n'est plus à présenter. Elle constitue ce phénomène annonciateur de la pauvreté déployée. Les Syriens et les Subsahariens sont, un peu partout dans les villes algériennes, en force et ce, depuis que leurs pays respectifs sont rentrés en guerre. Leur présence est en hausse ces derniers mois. Les Subsahariens et les Syriens sont devenus de sérieux concurrents rivalisant avec les mendiants locaux. Le modus operandi opéré par ces derniers est tout à fait semblable à celui exécuté par les mendiants locaux en stationnant devant les portes des mosquées, sillonnant les arêtes de la ville ainsi que les marchés et restaurants. Selon des témoins, ces Syriens ne sont pas tous pauvres. Pour preuve, ils regagnent leurs gîtes à bord de luxueuses voitures à l'issue de chaque journée de mendicité ayant trop rapporté. Plusieurs aveux ont été faits en ce sens par deux chauffeurs de taxi qui se sont spécialisés dans le transport des Syriens. «Il y a quelques jours seulement, j'ai été sollicité par des femmes syriennes pour les transporter en course dans la wilaya de Aïn Témouchent.» Et d'ajouter que «le prix du trajet que j'ai exigé ne leur a aucunement posé problème». Enfants vulnérables 457 dossiers traités en 2013 Les services judiciaires ont, durant l'année dernière, traité 457 dossiers, tous liés à l'enfance investie dans la mendicité, vol et consommation de drogue. Un autre recensement est en élaboration par les services sociaux d'Oran, la finalité recherchée est d'assurer un meilleur suivi et une prise en charge adéquate à ces enfants vulnérables. Cette mesure vient à point nommé en vue d'apporter secours aux enfants en mal social. Aux derniers bilans, la prise en charge des enfants vulnérables a abouti au placement de 80 enfants dans des centres spécialisés en les faisant bénéficier de formations dans différentes spécialités. Ces formations seront sanctionnées par des diplômes qui leur permettront d'intégrer facilement la vie sociale et professionnelle.