La secrétaire générale du PT Que vous soyez ministre d'Etat, ancien chef de gouvernement, islamiste ou même John Kerry, Louisa Hanoune dégaine. Sur les chemins de la campagne électorale pour la présidentielle d'avril prochain quelle qualifie de «scrutin de guerre», la candidate du PT ne fait pas de concessions. Seule contre tous, elle a décoché ses flèches contre Benflis, Belkhadem, Makri et John Kerry. Le premier à subir les foudres de la pasionaria du Parti des travailleurs était Ali Benflis, qui est son rival dans la course à la présidentielle. L'ancien chef de gouvernement propose de revoir la loi des 51/49%, d'offrir d'autres garanties aux investisseurs étrangers etc... et c'est la foudre. «(...) S'il est élu, toutes les décisions audacieuses prises durant ces dernières années seront remises en cause. Et donc ce seront les multinationales qui vont piller ce pays, et nous plongerons dans la régression comme la Grèce où tout, même les aéroports, a été privatisé», tranche-telle. Elle ajoute que M.Benflis «s'engage à remettre en cause toutes les reconquêtes. Ce que propose l'ancien chef de gouvernement est simplement un autre plan d'ajustement, il veut revenir au bradage, à la désertification industrielle». Première femme à se présenter à une élection présidentielle, Mme Hanoune a réglé son compte à l'occasion de cette campagne électorale également à Belkhadem. De passage à Constantine pour un meeting électoral, M.Belkhadem a soutenu que le 4e mandat sera celui de la continuité. Il en a eu pour sa déclaration: «Quelle continuité?», s'est interrogée Louisa Hanoune avant de répondre: «Celle de la corruption, la répression de la femme, l'amplification des cercles mafieux?» La candidate du PT qui a un vieux contentieux à régler avec Belkhadem, ne manquera pas d'alerter sur la «pieuvre politico-financière» qui guette l'argent public. Aux attaques peu communes de Abderrezak Makri qui l'a l'accusée d'avoir utilisé le dossier des familles de disparus à des fins personnelles, Mme Hanoune répond avec fierté qu'elle n'a jamais couru ni après un poste ministériel ni après des privilèges. Bien au contraire, elle était auprès des démunis et a fait du dossier des disparus son cheval de bataille. Nourrissant visiblement une profonde animosité à l'égard de la Dame du PT, le leader islamiste ne s'est pas contenté d'une critique politique, mais s'est rabaissé à des attaques strictement personnelles pour aborder des aspects de la vie privée de la première responsable du PT, affirmant qu'il l'aurait vue à Paris «tenant dans sa main un verre de vin». Enfin, c'est le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, en visite, la semaine prochaine à Alger, qui a subi l'ire de Louisa Hanoune. La candidate à la présidentielle s'est interrogée sur les réelles motivations qui se cachent derrière les visites du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et de l'émir du Qatar, Tamim Ben Hamad, en cette période cruciale, estimant que cette visite aura pour objectif de faire pression sur l'Algérie afin qu'elle joue le rôle de médiateur pour renforcer les relations entre le Qatar et l'Arabie Saoudite. «Nous sommes persuadés que l'Algérie est victime de chantage, de complot et de pressions des Américains, des multinationales et des pays du Golfe. Ces derniers sont à l'origine de l'anarchie qui règne dans nos pays voisins. John Kerry tente d'exporter le printemps arabe. Ils fabriquent dans leur laboratoire des complots pour la destruction de la Syrie et l'extermination des Palestiniens» soutient-elle. Pour la candidate du PT, les Américains ont des complicités à l'intérieur même du pays. «Ils ont le feu vert de certaines parties qui veulent le pouvoir à n'importe quel prix.» Aussi, a-t-elle tiré la sonnette d'alarme contre ce danger extérieur avant de convier les Algériens à se «rendre massivement aux urnes, le 17 avril, pour faire barrage à ceux qui donnent des garanties au FMI, à l'OMC et qui adhèrent à l'idée de créer une base militaire via l'Africom en Algérie».