Lorsque Maître Amina Issaâd plaide en colère, elle devient plus belle à suivre par les magistrats... Maître Amina Issaâd, la très belle avocate blonde de la ville des Agrumes, était, mercredi dernier, décidée à arracher les droits de son client poursuivi pour vol fait prévu et puni par l'article 350 du Code pénal. Et lorsque cette avocate est décidée à arriver à ses fins, c'est qu'elle a pris toutes ses précautions face à la charmante Nassima Saâda, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Boufarik (cour de Blida). Et pour ce faire, Maître Issaâd a, dans sa gibecière, plusieurs arguments de défense à faire valoir. Elle a pris soin de réserver éventuellement des répliques en direction du jeune Mounir Athamna, le procureur de l'audience. Et l'argument le plus solide quelle tient dans sa petite main est que son client nie farouchement le délit. Et puis l'avocate la plus populaire des Vergers du coin sait qu'elle a en face d'elle Saâda, une magistrate du siège compétente et attentive avec comme cerise sur la tarte un casier où la récidive est le seul point noir des débats. Il y a mieux, les témoins n'ont pas vu l'inculpé, mais son copain. C'est dire l'optimisme de Amina. Le détenu demande à la juge à confronter la victime qui nous affirmera que «je n'ai jamais volé. C'est mon copain qui m'a rencontré. Au moment du méfait, je n'étais pas dans les parages. Le camion d'où avait été subtilisé le mobile se trouvait très loin du coin où je me trouvais», a raconté le détenu. «Qu'avez-vous entre vous?» demande Saâda qui est surprise d'entendre Abderahim T, affirmer que c'est une question de jalousie. Il marmonne beaucoup plus qu'il ne parle, qu'il n'explique. C'est même un bouquet de mots détachés vu le stress et la trouille qui se sont emparés de lui: «Je vous jure, Madame la présidente, que je ne lui ai rien dit de mal pour qu'il m'en veuille à ce point. Si vous me laissiez un peu plus de temps, je vais... Ah non! Vous n'allez tout de même pas me répéter ce que vous aviez déjà déclaré devant les enquêteurs et l'honorable parquetier!» coupe, sereine, mais sensible au temps qui «court» ce mercredi gris où il le vent dehors n'encourage pas à faire des courses ou du moins une virée dans la ville des Agrumes en ce début de printemps 2014. Après que Mounir Athamna eut requis la prison ferme, la belle avocate blonde fronça les sourcils: «Mon client a appris qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt. Spontanément, il s'est rendu à la justice pour faire opposition du jugement prononcé par défaut avec une peine de 5 ans fermes appuyée d'un mandat d'arrêt. Or, sur les lieux, au marché de Bordj Menaïel, un bonhomme a détruit la vitre de la portière pour s'emparer du phone et d'une somme d'argent», a dit l'avocate qui a souligné aussi que l'auteur réel des faits avait été neutralisé sur les lieux en flagrant délit et mon client n'y était pas. Il n'a assisté ni au méfait, ni au commissariat, ni chez le procureur le jour du procès. La Cour suprême est formelle: «Le témoignage d'un inculpé à l'encontre d'un autre inculpé! Et il y a un sérieux doute et le doute bénéficie généralement à l'inculpé», a plaidé le conseil, la chevelure tombant raide au-dessus d'épaules de roc, car il faut le préciser, Maître Amina Issaâd a eu les faveurs d'Allah depuis sa naissance en passant par les études, le mariage, la naissance de son fils qui va aujourd'hui entrer en religion musulmane, à travers l'obligation d'Ibrahim El Khalil et ce, entouré des siens. Nassima Saâda, la présidente, avait très bien réussi les arguments de la défense car devant l'interrogatoire, Abderahim a joué franc-jeu en allant droit vers ce qu'il croit être la pure vérité surtout qu'il était recherché pour un délit commis très loin de chez lui, dans une wilaya voisine. Il faut dire dans la foulée que, depuis l'appel lancé par Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux en direction des parquetiers pour ce qui est d'ouvrir l'oeil et le bon à travers le boulot de la police judiciaire, certains procureurs-adjoints, les jeunes surtout, font preuve d'une attention remarquée et remarquable sur tous les plans. Et puisque c'est désormais la culture du parquet, bonjour le soleil sur la justice appelée à s'améliorer en attendant que les promesses de Louh aillent jusqu'au bout en vue de voir la magistrature se parer de ses plus beaux atours rien que pour prouver au monde que la justice entend être le second pilier du pays après le fer de lance.: l'ANP. Le verdict a été mis en examen sous huitaine.