La grande saison judiciaire tire à sa fin. Si de gros dossiers sont renvoyés jusqu´en octobre 2009, le flagrant délit continue d´occuper nos juges qui pensent à l´été! La tentative de vol est un délit qui est le «clone» du vol, fait prévu et puni par l´article 350 du Code pénal. Dans cette affaire, il est question d´un vol à l´arraché d´un auto-radio au prix et à la valeur dérisoires. Or, pour le législateur, il s´agit bien de cet adage universel: «Qui vole un oeuf, vole un boeuf». L´autoradio prend ici l´allure d´un compte bancaire bien rempli et volé! Voilà. C´est clair. La bête noire des magistrats reste les contradictions. Non pas que le magistrat est un fervent opposant aux débats contradictoires, au contraire, mais c´est surtout pour le cas de la décontractée et belle juge de Rouiba (cour de Boumerdès) le fait d´avoir en face d´elle un jeune qui nie avoir déclaré devant le juge d´instruction ou le procureur, tel ou tel mot l´enfonçant. Cette fois, le jeune est assisté d´un conseil, Maître Benouadah Lamouri pas résigné du tout, bien au contraire motivé jusqu´à la limite de l´excitation, voire d´un fin bagarreur à la barre. Maître Lamouri est un expérimenté avocat, respecté par ses pairs, car lorsqu´il plaide et tout comme Maître Mohamed Dinar, il va droit au but sans faire perdre son temps au tribunal. Face à Madame la juge de Rouiba, il défend Takous H., inculpé de tentative de vol d´autoradio. Même si mademoiselle la procureure joue à la perfection son rôle en posant les bonnes et pertinentes questions pour ne rien obtenir, car l´inculpé nie être l´auteur de la tentative de vol, Maître Lamouri attaque, avec vigueur et sincérité, de front, le dossier en s´appuyant tout d´abord sur le fait que les déclarations faites, débitées, dictées par la victime, on retient la présence d´un autre jeune sur les lieux du méfait. «On poursuit mon client pour des balbutiements de la victime pas sûre d´elle. On poursuit mon client car on a trouvé sur lui un trousseau de clés lui appartenant», dit le conseil, qui répond directement aux propos de la parquetière, laquelle s´est acharnée sur l´inculpé qui avait déclaré qu´il prenait des calmants pour raison de dépression. «On n´appelle pas ça usage de psychotropes, c´est là une simple supposition; il n´y a ni preuves ni témoins, rien, oualou», s´écrie l´avocat qui réclame la relaxe, même au bénéfice du doute. La présidente donne, après examen, le verdict en fin d´audience: la relaxe au bénéfice du doute.